Gaëtan, originaire de Pithivers, s’est orienté très tôt vers le maraîchage biologique. Pendant cinq ans, chaque semaine, il ramenait chez lui de nombreux légumes, que le couple veillait à cuisiner en variant les recettes. Élodie, née en région parisienne, a fait l’ESAD d’Orléans. Designer graphique depuis presque dix ans, elle s’est mise à son compte, sous le nom d’Elotarie Studio.
En janvier 2019, ces deux phénomènes se sont lancés dans un blog de recettes jalonné d’idées déco pour tester la popularité de leurs idées. C’est grâce à une campagne de crowfunding ouverte sur Ulule, en septembre de la même année, que leur projet a vu le jour. Ils ont récolté 3 500 € (sur un objectif initial de 2 500 €), et ont démarré leur activité lors du mois qui a suivi.
Pas du greenwashing !
Élodie détaille aujourd’hui l’activité de traiteur du duo : « un repas végétarien, c’est rassasiant, c’est gourmand, et ce n’est pas qu’à la mode. Nous privilégions également les circuits courts et nous nous adaptons à toute restriction alimentaire : vegan, sans gluten, sans lactose… Nous limitons les déchets et le gaspillage alimentaire en compostant les surplus ou en les redistribuant. Nous chinons également la vaisselle et le linge de table ». Cet été, ils ont créé un événement baptisé Deux mains dans les champs, qui a permis à 60 convives, sur deux soirées, de s’attabler à table dans un restaurant éphémère monté chez un maraîcher, à Férolles. Dimitri, du bar à cocktails Merci, s’est joint à eux pour un accord mets et boissons, de même que le restaurant De Sel et d’ardoise. « Ils ont un savoir-faire avec la viande que nous n’avons pas, explique Élodie. Nous pouvions ainsi proposer un repas omnivore et un repas végétal ».
Au-delà des producteurs locaux chez lesquels il s’approvisionne, le couple s’entoure de partenaires pour mixer les compétences, souvent en faisant appel à des amis. La créatrice Chloé céramique a par exemple créé quelques pièces pour leur menu. Lors du confinement survenu tôt dans leur développement entrepreneurial, ils ont lancé les « beauco-repas », la contraction de beau, bocaux et plateau-repas. Ces repas frais, bio et de saison étaient livrés dans un contenant consigné. D’abord concoctés à destination des professionnels comme « une sorte de cantine un peu virtuelle », ils ont rencontré un franc succès auprès des particuliers confinés au printemps. Bonne nouvelle : le système a repris en septembre. Au menu ces temps-ci : un pesto d’oseille, un risotto courge-champignons ou un crumble pomme-poire-cardamone-avoine !