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À Saran, les infirmières manquent

À Saran, les infirmières manquent

Comme dans d’autres établissements de santé du territoire, le Pôle Santé Oréliance de Saran a bien du mal à recruter des infirmières. Pour tenter de résorber ce manque, il met en place des initiatives originales pour attirer et fidéliser ces professionnels, lessivés par des mois de crise sanitaire.
Benjamin Vasset
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Le Pôle Santé Oréliance de Saran aurait (presque) tout pour être heureux. Avec plus de 500 lits ouverts et un millier de personnes qui y travaillent, il a été de nouveau désigné par Le Point premier établissement privé de santé de la région Centre-Val de Loire en 2021, mais aussi 17e au classement national des cliniques et hôpitaux privés de France par le très sérieux magazine Newsweek dans son classement des meilleurs hôpitaux du monde. Malgré ces lignes qui claquent sur un CV, Oréliance peine pourtant, depuis le mois de septembre, à recruter des infirmières et des infirmiers. Aujourd’hui, la direction indique qu’il lui en manque environ une trentaine pour « bien tourner » : ils/elles sont environ 260 en cette fin d’année 2021, contre 300 en 2019. « Nous avons connu 40 départs en 2020, 60 en 2021 », explique Stéphane Tulipani, le directeur du Pôle Santé Oréliance. La crise sanitaire et les conditions de travail à cette époque ont en effet eu raison de la volonté de certains infirmiers et infirmières. « Cette période a usé les équipes, relate Stéphane Tulipani. Nous avons par exemple eu un flot de démissions après avoir ouvert 30 lits Covid lors de la deuxième vague. » L’éclosion des centres de vaccination dans la métropole, avec des « horaires de travail intéressants et des tarifs qui l’étaient également », aurait aussi participé de cette fuite des talents, de même que l’augmentation des tests dans les laboratoires. Bref : le Covid, ce fut le triple effet Kiss Cool pour les établissements de santé de la région, tandis que, dans le même temps, l’offre a visiblement eu du mal à se renouveler : « La dernière promotion de l’Institut Français de Soins Infirmiers ? Sincèrement, on ne l’a pas vue, détaille Stéphane Tulipani. Nous avons dû en recruter deux ou trois, alors qu’une centaine d’infirmières et d’infirmiers en sortent habituellement chaque année. » Les conditions dans lesquelles les stages se sont déroulées, toujours dans un contexte de Covid, n’ont visiblement pas poussé tou(te)s les futur(e)s diplômé(e)s à percer dans la filière. Et même si le Ségur de la santé a permis de revaloriser certains salaires d’infirmières et d’infirmiers, le mal était déjà fait. « On a déjà vécu cette situation tendue avec le corps médical, déclare Stéphane Tulipani. Aujourd’hui, on le vit avec le personnel paramédical. Maintenant, je travaille même des chasseurs de tête pour en recruter. » 

Comment séduire ?

Ce n’est pas le seul levier qu’active le Pôle Santé Oréliance. En interne, l’établissement essaye d’ajuster ses activités – et donc la programmation des opérations, notamment – en fonction de ses moyens humains du moment. Mais plus largement, pour recruter les personnels dont il a besoin, il va organiser, courant janvier 2022, probablement le 27, un afterwork présenté comme une « opération de séduction » s’adressant aux recrues potentielles, c’est-à-dire aux infirmiers, infirmières et étudiants en IFSI de toute la région Centre-Val de Loire et des départements limitrophes. Au programme de cet événement, conçu avec le cabinet Connectjob : une expo/vernissage et des « stands » pour découvrir les atouts de l’établissement, un cocktail dînatoire gastronomique, ainsi que des « retours d’expérience de personnels soignants sur la qualité de vie au travail » (sophrologue pour accompagner les infirmiers et infirmières, services de massages individuels…). La direction d’Oréliance mettra aussi peut-être en avant un système de primes, d’intéressement et de participation qui peuvent aller, selon Stéphane Tulipani, jusqu’à « un salaire et demi ». Les salaires, justement ? « L’objectif n’est pas de casser le marché », répond la direction, façon de dire qu’Oréliance n’est pas le PSG de la santé. En revanche, l’établissement dit prendre grand soin de ses infirmières et infirmiers en étant à l’écoute de leurs aptitudes et/ou de leurs demandes : « Nous créons autant de parcours que de souhaits de soignants. » Toutes ces solutions mises bout à bout, le Pôle Santé Oréliance espère revenir « à un rythme normal » d’ici à un an. λ

Plus d’infos
Pour se renseigner et/ou participer à l’afterwork organisé par Oréliance
afterperso.connectjob.fr

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