La précarité menstruelle est une réalité : près de deux millions de femmes en France ont des difficultés d’accès aux protections périodiques pour des raisons financières. Pour lutter contre ce phénomène, les communes de Saran, d’Ormes et de Saint-Jean-de-la-Ruelle ont mis en place des boîtes à dons de protections périodiques qui sont ensuite redistribuées à des associations. À Saran par exemple, la collecte a démarré le 8 mars dernier et doit s’achever le 2 juillet. « Et ensuite, nous reprendrons cette démarche à la rentrée », explique-t-on à la mairie saranaise, ravie du succès de l’opération, puisque plus de 500 protections ont été récoltées. « Les dons sont transmis à l’association Règles élémentaires, qui gère la redistribution. » Pour faciliter la collecte, la boîte à dons est installée dans le sas de la mairie.
Règles élémentaires
À Saint-Jean-de-la-Ruelle, trois boîtes à dons sont en place depuis mars, dans les deux Maisons pour Tous et à la mairie de la ville. « Cette initiative correspond à nos valeurs et à une réalité, car une partie de notre population est concernée par la précarité », commente Fabien Rivière-Da Silva, adjoint au maire en charge des solidarités, qui a aussi signé le 8 mars dernier un partenariat avec l’association Règles élémentaires. « Celle-ci vient récupérer les dons et en met également à disposition. Le Secours Populaire en distribue également, ainsi que les travailleurs sociaux. L’objectif est de faire entrer ce sujet dans le débat public, de le banaliser en quelque sorte. C’est pour cela que nous avons organisé, cette année, un atelier sur ce thème avec le Planning Familial. »
L’idée semble gagner du terrain, car le CCAS de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin indique lui aussi vouloir mettre en place une initiative de ce type dans la commune. « Nous le faisons déjà à travers des chèques “hygiène”, mais nous avons les capacités d’acheter des protections pour les mettre à disposition des habitantes qui en auraient besoin, détaille Maryline Filiol, la directrice du Centre Communal d’Action Social pryvatain. C’est peut-être aussi un moyen de faire venir des jeunes que l’on ne connaît pas… »