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« Avant nous étions précaires, maintenant nous sommes pauvres »

« Avant nous étions précaires, maintenant nous sommes pauvres »

Présidente de l’UNEF depuis fin 2019, Marielle Brame, 20 ans, fait le point sur la situation des étudiants, qui s’est selon elle aggravée depuis l’apparition de la Covid, il y a un an. Elle revient également – très brièvement – sur les polémiques sur les réunions « non-mixtes » qui ont touché le syndicat depuis plusieurs semaines. 
Hugo de tullio
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Quelle est aujourd’hui la situation des étudiants à l’Université d’Orléans ? Comment a-t-elle évolué depuis le début de l’année ?

Elle a plutôt évolué en bien, puisque plusieurs mesures ont été mises en place, notamment le restaurant universitaire à 1 € pour tous les étudiants, et pas seulement les boursiers. Avant l’annonce du reconfinement par Emmanuel Macron, nous avions aussi pu revenir un peu en présentiel, ce qui avait permis de se retrouver avec les autres et de sortir avec l’arrivée des beaux jours. Se restaurer sur place avait aussi permis d’aller un peu mieux. Mais on voit que tout n’est pas encore réglé et qu’il y a encore des problématiques…

« Il est très difficile de s’accrocher »

De quelles problématiques parlez-vous ?

Certains étudiants ont quitté leur logement et ne peuvent toujours pas revenir à l’Université. D’autres personnes ne sont toujours pas équipées numériquement. Il y a également pas mal d’étudiants précaires qui sont aussi des étudiants étrangers, et qui n’ont pas accès à la bourse ni à aucune ressource, sinon leurs fonds propres. En fait, ce sont les mêmes difficultés qu’avant, mais en pire. Avant la Covid, nous étions précaires, maintenant, nous sommes devenus pauvres. Les possibilités de s’en sortir se sont amoindries. Les difficultés sont aussi d’ordre quotidien : par exemple, les étudiants qui vivent chez leurs familles avec des gens dans la même pièce ont beaucoup de mal à se concentrer sur un cours. On n’a pas tous les mêmes conditions d’études, ce qui fait qu’il est très difficile de s’accrocher.

Que pensez-vous de l’aide de la Métropole sur les transports, qui permet aux étudiants de se faire rembourser leur abonnement TAO à hauteur de 60 € ?

C’est très bien, et ça va tout à fait dans le sens de l’aide apportée aux étudiants. Tous les jeunes ne sont pas restés sur Orléans, beaucoup sont rentrés chez leurs parents et, de fait, ont payé un abonnement alors qu’ils n’ont pas utilisé les transports. Nous sommes d’autant plus satisfaits que c’est une demande que nous avons pu formuler à la Métropole, notamment avec les Jeunes communistes. On est contents que cette demande ne soit pas restée lettre morte et qu’il y ait eu cette décision en faveur des étudiants : c’est quelque chose de positif.

Que pensez-vous également de la plateforme de parrainage lancée par la Ville d’Orléans, qui va permettre, notamment, d’accompagner les étudiants dans leurs démarches administratives ?

Cette plateforme va dans le bon sens, car c’est un dispositif pour les étudiants. Par contre, nous sommes aussi vigilants sur certaines choses : il ne faut pas utiliser ces dispositifs à d’autres fins que d’aider les étudiants. Car nous avons également un questionnement sur l’utilisation des données personnelles, vu que la plateforme va fonctionner en partenariat avec une association qui se présente aux élections étudiantes. On se demande pourquoi ce n’est pas la Métropole ou l’Université qui la gère. Mais au-delà de tout cela, c’est tout à fait louable de pouvoir aider les étudiants, qui ont besoin de lien social.

« Aller plus loin sur la précarité menstruelle »

Quels sont les prochains projets que vous souhaitez mettre en place à l’UNEF ?

Nous essayons de proposer à la faculté un recensement des besoins sur la précarité menstruelle. C’est un problème entendu par le Gouvernement, qui souhaite mettre en place des distributeurs. Le problème, c’est que ceux-ci ne seront que dans les cités U et les services de santé universitaires. 

C’est un peu embêtant, puisque tout le monde n’a pas accès à ces lieux. Il faut donc qu’on aille plus loin.

Au-delà de la polémique sur les réunions non-mixtes, l’UNEF doit-elle s’améliorer sur certains points ?

Il faut arriver à être assez nombreux au sein du syndicat pour faire en sorte que ça marche encore mieux, pouvoir partager des idées, proposer plus de projets. Mais avec le nombre de personnes qui composent l’UNEF, un peu moins d’une centaine à Orléans, on fait du mieux que l’on peut. S’il y a une chose à améliorer aujourd’hui, c’est de réussir à parler aux gens et être en contact avec eux.

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