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Contre l’euthanasie, soulager la douleur ?

Contre l’euthanasie, soulager la douleur ?

Ce mardi à Orléans, à l’approche de la convention citoyenne qui doit se pencher sur la fin de vie, une poignée de bénévoles du collectif Soulager mais pas tuer était mobilisée pour sensibiliser le public à la prise en charge et l’accompagnement de la douleur.
G. M
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Début mai, Shanti de Corte, 23 ans, l’une des victimes de l’attentat de Bruxelles en 2016, a eu recours à l’euthanasie. La Belgique a en effet été l’un des premiers pays européens à avoir autorisé la mort provoquée par un soignant sur demande d’un malade. De quoi relancer le débat en France, à l’approche de la convention citoyenne qui doit se tenir de décembre à mars 2023 autour de la question de la fin de vie.

Mardi, à l’occasion de la Journée de lutte contre la douleur, le collectif Soulager mais pas tuer – dont le parrain est Philippe Pozzo di Borgo, auteur de Second souffle, dont l’histoire a été connue par le film Intouchables – a sensibilisé le public orléanais à la prise en charge de la douleur et informé sur l’existence des centres de soins antidouleur et palliatifs. Pour Anne-Marie Trentesaux, référente presse pour le collectif, « il faut surtout plus de moyens, c’est-à-dire la présence de centres antidouleur ou de soins palliatifs bien répartis sur le territoire, mais surtout un accompagnement des personnes qui souffrent à la fois physiquement et psychologiquement ». Pour le collectif, l’euthanasie ne peut être véritablement un choix « conscient, car l’isolement de la personne joue dans la prise de décision ».

Le collectif déploie des arguments, autour des questions « d’éthique et d’humanité ». Marie-Luce Demolins, psychiatre et membre du collectif, raconte s’être déjà vue confrontée au cas d’un jeune homme qui venait de tenter de suicider. « On me demandait à la fois de le ramener vers la vie et de l’autre côté, il y avait une personne tétraplégique qu’on me demandait d’accompagner vers la mort… Après la prise d’antidépresseurs, cette personne n’avait plus du tout envie de mourir. »

Ce qui se joue

Dans l’Orléanais, outre des associations comme JALMAV, qui accompagne les personnes fragilisées par la maladie, le collectif indique qu’il existe des possibilités de prise en charge de la douleur « au centre hospitalier d’Orléans, qui se prennent sur rendez-vous. Il faut être adressé par son médecin traitant. Il existe aussi des équipes mobiles de soins palliatifs et d’accompagnement qui permettent une intervention à domicile ». Pour Marie-Luce Demolins, « beaucoup de choses se jouent également dans les derniers instants de la vie. Cela permet des réconciliations et des échanges avec ceux qui restent ». Anne-Marie Trentesaux témoigne des derniers instants de sa tante, qui « était hydratée par gel mais qui se réjouissait à l’odeur du café ». Des petits riens qui constituent parfois, pour le collectif Soulager mais pas tuer le sel… de la vie.

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