Derrière le terme de « village sécurisé pour seniors », on trouve un tout nouveau concept, qui semble en vogue ces temps-ci. Marc de Saint-Roman, le gérant de Sérénya, détaille ainsi : « Les résidences seniors sont, généralement, des ensembles collectifs en agglomération pour des personnes autonomes. Après, il y a les EHPAD, lorsque les personnes sont dépendantes. Le « village seniors » est, quant à lui, un village de maisons. Les gens sont vraiment chez eux. » Moyennant environ 180 € de charges par mois « dans le pack de base, ils ont accès à des animations, un concierge à temps plein, un jardinier… »
Le concept s’adresse donc au troisième et quatrième âge. « Lorsqu’elle devient dépendante, une personne n’est plus obligée de quitter son logement pour aller en EHPAD, précise Marc de Saint-Roman. Dans ce type de village, elle peut bénéficier d’une aide à la toilette sur place, au lever et au coucher, sous forme de services à la personne, qui sont déductibles au niveau des impôts. De plus, c’est le personnel qui s’adapte à son rythme et non le contraire, car il est sur place. La philosophie n’est pas la même. »
Le promoteur observe une forme de solidarité qui se crée au sein de ce type de résidences. « En général, les occupants sont des couples ou des femmes seules, analyse le gérant de Sérénya. Nous avons remarqué qu’en dehors des animations, des liens et une solidarité se tissaient entre les personnes plus autonomes et celles qui sont plus dépendantes. Elles vont se promener ensemble ou se rendent des services… » Pour Marc de Saint-Roman, le concept même du village est ainsi basé sur la culture de l’autonomie. « Les habitants disposent de l’aide dont ils ont besoin, mais ils peuvent conserver leurs habitudes et n’ont pas à quitter leur logement en vieillissant. »
Moins cher qu’un EHPAD, dit le promoteur
Le programme immobilier qui est en cours à Meung-sur-Loire a la particularité de mixer propriétaires et locataires, personnes dépendantes et autonomes. Pour le promoteur, il est aussi moins cher « qu’une résidence services ou qu’un EHPAD. » En effet, pour un logement de 50 à 100 m2, il en coûtera 700 à 800 € par mois à un locataire, contre « 3 000 € pour un couple en résidence, indique Marc de Saint-Roman. De plus, les résidents ont accès à un studio pour recevoir leurs proches, pour participer aux animations du club-house et à une salle de sport. » Pour les personnes dépendantes, l’économie serait, selon le gérant de Sérénya, « d’environ 300 à 400 € par mois pour une personne seule. Et c’est encore plus intéressant lorsqu’il s’agit d’un couple, sachant qu’ainsi, les deux conjoints ne sont pas séparés si l’un devient dépendant. Et puis, au niveau de l’espace, cela n’a rien à voir puisqu’en général, une chambre fait 19 m2 en EHPAD… »
Côté sécurité, outre la possibilité d’avoir toujours des personnes à proximité, chaque logement est équipé de vidéophones reliés au portail de la résidence. Le choix de Meung-sur-Loire n’est pas non plus anodin, car le concept de Sérénya nécessite près de trois hectares d’espace. « Il y a les jardins, mais nous créons aussi des promenades déconnectées de la voirie. »
Enfin, certaines personnes peuvent faire le choix de devenir propriétaires afin de s’installer tout de suite, mais aussi d’utiliser cet achat comme un investissement en locatif. « C’est un investissement rentable car il y a 100 % de taux de remplissage en gestion locative, affirme Marc de Saint-Roman. Certains savent qu’ils pourront également s’y installer plus tard. » Comptez donc entre 135 000 € et 230 000 € pour une maison avec jardin entre 50 et 100 m2, avec la copropriété du club-house incluse. « Au m2, c’est 30 % moins cher qu’une résidence senior, explique le promoteur. Cela coûte autour de 2 800 € du m2 contre 4 500 €. »
D’ailleurs, la commercialisation des 80 maisons de plain-pied de Meung-sur-Loire a, semble-t-il, commencé sous de bons auspices le 26 septembre dernier. Il reste à attendre 2023 pour voir les premiers habitants s’y installer.