Vendredi dernier s’est tenu à Orléans, en préfecture du Loiret, le traditionnel bilan « sécurité » de l’année écoulée. Un bilan en demi-teinte, entre chiffres de la délinquance en hausse… et mortalité routière en baisse. Il y a eu effet cinq morts de moins sur les routes du département (32 en tout) en 2022 par rapport à 2021. « Et en 2011, nous avions enregistré 59 tués », a précisé Régine Engström, la préfète du Loiret, pour montrer une tendance à la (forte) baisse de la mortalité routière sur une décennie. Un bémol à apporter, cependant : l’an dernier, le nombre d’accidents a augmenté, passant de 434 à 477. Les comportements à risque perdurent toutefois, avec toujours le même tiercé en matière de suspension de permis : la vitesse puis la prise de stupéfiants (31,1 %) devant l’alcool (20,8 %).
Les femmes toujours ciblées
Mais comme dans le reste de la France, la délinquance, de manière générale, a connu, elle, un rebond par rapport à 2021 (31 541 faits, soit + 9,15 %). Une hausse après quatre années de baisse consécutive, dont deux de Covid-19. Par rapport à l’an passé, le premier constat reste une augmentation des atteintes volontaires à l’intégrité (+ 6 %), avec 7 623 faits constatés contre 7 190. Avant 2019 et la crise sanitaire, on dénombrait 6 451 faits. Une augmentation qui s’explique principalement par la hausse des violences intrafamiliales (+ 4,3 % en un an). En leur sein, une hausse de 14 % des violences faites aux femmes est constatée, dont trois féminicides. Les autorités, outre une libération de la parole, expliquent ces données par une meilleure « prise en compte des violences psychologiques », selon les mots d’Emmanuelle Bochenek-Puren, procureure de la République d’Orléans. Pour lutter contre ces phénomènes, une unité de « violences faites aux femmes » a été inaugurée l’an dernier à Orléans, au CHRO, et à Montargis, une maison dédiée à l’hébergement d’urgence des femmes victimes de violences a elle aussi été créée. Le Parquet d’Orléans travaille également sur les possibilités d’hébergement des auteurs de violences sur son ressort.
Les atteintes aux biens ont également grimpé de 14 % l’an dernier : face à des cambriolages qui ont majoritairement touché la zone gendarmerie et les locaux professionnels ou associatifs, les opérations de surveillance ont toutefois été renforcées. « Au dernier trimestre, nous avons ainsi saturé les zones à risque et nous avons pu constater une baisse des effractions », a observé le général Christophe Herrmann, commandant de la région Centre Val-de-Loire et du groupement du Loiret.