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Deux joueurs de l’USO demandent 1,2 M€ à leur ancien club

Deux joueurs de l’USO demandent 1,2 M€ à leur ancien club

Benjamin Vasset
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746 000 € pour Cédric Cambon, 476 000 € pour Thomas Renault : ce sont les sommes qu’a demandées ce jeudi matin, devant le conseil des prud’hommes d’Orléans, l’avocat des deux anciens joueurs de l’USO à leur ex-employeur. Le délibéré est attendu le 22 avril prochain.

L’US Orléans va-t-il devoir verser 1,2 M€ à deux de ses anciens joueurs ? Ce jeudi matin, au conseil des prud’hommes d’Orléans, Me Anthony Mottais, avocat de Thomas Renault et de Cédric Cambon, a longuement justifié le montant des sommes demandées. Selon lui, les CDD de ses deux clients -qui n’ont pas été prolongés en juin dernier par l’USO- doivent être requalifiés en CDI. « Entre le 1er juillet 2006 et le 30 juin 2020, Thomas Renault a notamment bénéficié de 14 ans de CDD successifs. Qui permet 14 ans de CDD dans une entreprise ? », a demandé Me Mottais, qui s’est appuyé sur des décisions de justice antérieures et, notamment, une directive européenne datant de 1999. Thomas Renault et Cédric Cambon ayant en outre été élus délégués du personnel en janvier 2019, leur avocat a expliqué que si cette requalification devait aboutir, cela signifierait que l’USO aurait alors procédé à des « licenciements de salariés protégés ». D’où les « demandes importantes » formulées en amont.

L’avocat de l’USO, Me Olivier Martin, a estimé que cette demande de requalification était une « farce juridique » et que, jusqu’à présent, les demandes similaires de requalification dans le milieu du football avaient toutes été rejetées sur le fond. « Il y a zéro jurisprudence, a-t-il argué. Le CDD, en matière de football, c’est le principe. Ce sont des CDD dits CDD d’usage. Depuis novembre 2015, ce sont même des CDD spécifiques. De plus, la Charte du football professionnel dit bien que les contrats des joueurs de football doivent être des CDD. Si vous –le Conseil des prud’hommes, ndlr– requalifiez ces contrats, c’est une bombe atomique pour tous les clubs ! »

Un faux dans le dossier ?

Autre point clé de cette affaire : la promesse de reconversion qu’aurait faite l’USO à Thomas Renault en janvier 2019. « C’était une attestation signée de la main de Thomas Sereni, alors secrétaire général du club, indiquant que l’US Orléans embaucherait mon client et le formerait comme entraîneur, au salaire de 7 000 € par mois », a expliqué Me Anthony Mottais. Considérant que ce document est un faux, la défense de l’USO a déjà déposé plainte auprès du Procureur de la République. « C’est un photomontage grossièrement monté, a développé, aujourd’hui, Me Olivier Martin. Thomas Sereni n’avait aucun pouvoir pour signer un document de ce type. Une telle décision ne peut être prise que par le président, Philippe Boutron. »

« En face, on sort l’artillerie lourde, a répliqué l’avocat de Thomas Renault. C’est un argumentaire classique quand on n’a rien à dire. Thomas Sereni a expliqué, devant huissier, qu’il avait écrit cette attestation avec l’accord de Philippe Boutron. Quant à la plainte pénale, il n’y a rien, pas le moindre début d’enquête ; c’est dire si le Parquet a estimé cette requête fondée ! La défense de l’USO dit que ce document est un faux parce que le logo du club est en noir et blanc, alors que normalement, il est en couleurs. Mais peut-être simplement que l’imprimante était réglée en noir et blanc… »

 « Immoral et indécent »

Me Anthony Mottais a également évoqué, ce matin, des primes non réglées par l’USO à ses deux clients, mais également un SMS envoyé en mai 2020 par Philippe Boutron à Cédric Cambon qui aurait indiqué à ce dernier qu’il verrait -au milieu d’autres joueurs de l’USO- son contrat de joueur prolongé en cas de maintien du club en Ligue 2. « Ce n’était pas une promesse d’embauche », a répondu Me Olivier Martin. En lien avec cette période de Covid, l’USO n’a pas non plus, selon l’avocat des deux joueurs, respecté les engagements qu’il aurait pris lors du premier confinement, en avril dernier, au sujet du paiement des salaires. Me Mottais a ainsi affirmé qu’en échange de congés déposés par les joueurs au printemps, l’USO se serait engagé à payer 100 % des salaires dans le cadre de l’activité partielle.

Excédé, l’avocat de l’USO a évoqué un « procès immoral et indécent » eu égard aux salaires que les deux joueurs percevaient à l’US Orléans (7 000 € bruts mensuels pour Thomas Renault, 14 000 € bruts mensuels pour Cédric Cambon). « Je trouve cela immoral quand j’entends dire que ces joueurs ont fait un effort surhumain en période de Covid », s’est emporté Me Olivier Martin, avant de synthétiser sa pensée : « en fait, nous avons là deux retraités qui sont en train d’essayer de braquer la banque… » La décision des prud’hommes dans cette affaire sera connue le 24 avril prochain.

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