La rue des Jacinthes, à Saint-Marceau, va bientôt voir débarquer de nouvelles arrivantes. Neuf maisons vont en effet être livrées à l’automne prochain. « Contrairement à la plupart des programmes en accession sociale à la propriété qui sont en général achetés par des primo-accédants, les acquéreurs de ces maisons sont des femmes seules, séparées, âgées d’entre 40 et 50 ans, avec de grands enfants ou de jeunes adultes, souligne Alain Montagu, directeur de La Ruche Habitat, filiale de France Loire, qui pilote ce programme. Ces femmes bénéficiaient d’un apport venant d’un premier bien commun. » Ce programme a su en tout cas séduire, par sa situation proche du centre d’Orléans et des transports, des personnes venant de toute la métropole. Il faut dire que les biens, dans ce quartier, sont plutôt prisés (voir p.13) et que le prix de ce programme en accession à la propriété (donc soumis à certaines conditions) est avantageux : les maisons y sont vendues à partir de 224 000 €.
« Recoudre la ville »
Bien qu’elle semble avoir toujours été présente dans le paysage, la rue des Jacinthes a été créée pour désenclaver un quartier Dauphine composé de grands ensembles et ouvrir ce dernier sur la rue des Anguignis. « Il y a une volonté de la Ville d’Orléans de résidentialiser et de rénover », commente d’ailleurs Béatrice Barruel, adjointe au maire en charge de l’urbanisme. Pour nous il est important, et cette opération le prouve, d’arriver à faire en sorte que les familles viennent et restent à Orléans. » Pour l’ancien maire socialiste Jean-Pierre Sueur, présent lors de la visite de chantier, début mars, ces constructions, voisines du gymnase Georges-Chardon et de ses immeubles constituent une liaison. « Il faut tenir compte du bâti qui existe et, aujourd’hui, recoudre la ville », insiste à ce propos l’actuel sénateur du Loiret.
Pompe à chaleur à l’étage
Concrètement, « une étude a été menée pour la création de cette voie, explique Karine Letagneaux, de l’agence orléanaise Letagneaux Architecture, en charge du projet. Le secteur étant en zone inondable, on ne pouvait construire que 20 % de la surface. Il y aura donc beaucoup d’espaces verts. Pour les maisons, le choix s’est porté sur la création de grands logements en R+1 avec un plancher bas à + 50 cm. Chaque logement dispose d’une pompe à chaleur-air pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage. Celle-ci se trouve située dans un local technique, à l’étage, en raison du risque inondation ».
Un séjour avec une cuisine – pouvant éventuellement être refermée – et une salle d’eau constituent le rez-de-chaussée et, à l’étage, se trouvent trois chambres et une salle de bains. Ces maisons non mitoyennes de 81 m2 sont situées, en retrait de la rue, sur une parcelle de 150 à 250 m2 avec jardin privatif clôturé. Elles bénéficieront chacune de deux places de stationnement, ainsi que d’un abri de jardin ou d’un garage. Côté architecture, chaque maison a sa propre identité grâce à une orientation différenciée du toit en zinc et à la présence d’un aplat de briques qui contraste avec l’enduit clair de la façade. « Cela permet d’apporter un côté plus contemporain à la construction », précise Karine Letagneaux. Les menuiseries, quant à elles, sont grises. La rue se trouvant en Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, l’architecte des Bâtiments de France a, en outre, donné sa validation pour ce projet. Dommage, cependant, pour les retardataires : les neuf maisons ont déjà trouvé leurs futures propriétaires.