À quelques jours du début du déconfinement, plus de 870 clients avait déjà répondu à l’opération lancée par les Vitrines d’Orléans : à savoir, pour 10 € achetés, 10 € offerts sous forme de chèques solidaires. Le 7 mai au matin, 25 600 € avaient déjà été engrangés, soit plus de 50 000 € appelés à être reversés dans les 300 boutiques adhérentes des Vitrines. L’objectif de 100 000 € devait alors être atteint sous peu. Ainsi les 20 000 € mis au départ sur la table par les Vitrines, auxquels se sont finalement ajoutés 40 000 autres euros de la mairie, des aides de la CCI du Loiret et de partenaires privés (Crédit Agricole, Groupama…), auront été bien rentabilisés. Ceux-ci permettront de donner un peu de pouvoir d’achat supplémentaire aux consommateurs, mais aussi de « soutenir le commerce » orléanais, qui était très inquiet à l’aube du 11 mai.
Les commerçants avaient en effet vécu l’annonce du confinement comme un « choc ». À l’orée du déconfinement, « personne ne savait comment allaient réagir les clients, s’interrogeait à haute voix Stéphan Labasse, le président des Vitrines d’Orléans.Pendant deux mois, les gens ont appris à se passer de certains biens de consommation. Après le confinement, peut-être qu’ils auront envie de « faire la fête », un peu comme après la Libération. Sauf qu’à la Libération, l’épreuve était derrière. Là, nous serons encore dedans. Du coup, je ne suis pas convaincu que l’on voie une ruée vers les commerces, d’autant que les bars et les restaurants seront encore fermés. »
Autour du pont George V….
Dans ce contexte, la volonté d’Olivier Carré de « pacifier » la ville en donnant une place plus importante aux mobilités douces, et notamment au vélo, était perçue, pour ainsi dire, avec une certaine prudence. Le projet du maire de vouloir fermer, d’ici au 20 mai, la circulation aux automobiles sur le pont George V dans le sens nord-sud, laissait alors Stéphan Labasse circonspect : « si cette démarche consiste juste à fermer le pont George V et la rue Royale, c’est non. Par contre, si cela fait partie d’un lot de mesures avec des contreparties, si toutes les parties prenantes sont considérées et que la situation s’oriente temporairement (sic)… Il faudra voir les choses dans leur globalité. »
Pour amorcer ce changement, Olivier Carré a ainsi formé un groupe de travail composé d’élus de la majorité et des oppositions (Jean-Philippe Grand, Dominique Tripet, Florent Montillot, Charles-Eric Lemaignen…). Avec dans l’idée de faire entendre aux commerçants que l’évolution programmée sur le pont George V, notamment ne serait pas « un élément anti-commercial ». « Il y a plus de risques à ne pas agir qu’à agir », disait alors Olivier Carré.
Depuis, la Ville d’Orléans a confirmé que le pont Royal serait bel et bien fermé aux voitures dans le sens Saint-Marceau / centre-ville et que la voie ouest du secteur rue Royale / Tourelles serait reservée aux cyclistes dans les deux sens de circulation. En outre, rue Jeanne d’Arc, le stationnement-minute sera interdit, tandis que tous les mails jusqu’au pont Joffre auront désormais une voie temporaires réservée aux bus et aux vélos. Ce lundi, les proches de Serge Grouard ont vertement reproché au maire d’avoir décidé « seul » de ces mesures, expliquant en outre que le moment choisi n’était pas judicieux pour les commerçants.