Il est assez probable que le dernier conseil municipal de la saison à Saint-Jean-le-Blanc n’ait pas œuvré à rapprocher les positions très distendues au sein de la majorité élue en 2020. En mai, la maire, Françoise Grivotet, avait décidé de retirer leurs délégations à quatre de ses adjoints (voir p.20), ce dont elle a le droit. Par contre, il fallait un vote au conseil municipal pour que ces derniers sont destitués de leurs postes, ce qui fut refusé début juin. Après une première crise ouverte sur le budget, il s’agissait ainsi d’un second front ouvert qui s’est donc accentué lors de la dernière assemblée municipale. Mardi soir, après un vote à bulletins secrets, le compte administratif, qui récapitule toutes les opérations budgétaires réalisées par une collectivité lors de l’année précédente, a en effet été refusé par 14 voix contre, 2 abstentions et 12 voix pour. Un nouveau désaveu pour Françoise Grivotet qui, agacée, a demandé à ses anciens adjoints – lesquels avaient voté contre ce compte administratif – s’ils n’avaient pas « honte ». « Mais bon sang, regardez-vous ! », a-t-elle tonné face aux « frondeurs », tandis que ce qui lui reste de majorité déplorait elle aussi « une situation déplorable ». « Je ne comprends pas votre démarche, lançait un élu pro-Grivotet à ses anciens amis. Vous n’appréciez pas la façon de travailler de Madame la Maire, d’accord, mais en fait, vous pénalisez les services ! C’est purement politique ! Alors que pourtant, vous avez participé en tant qu’adjoints au budget 2021 qui se clôt avec ce compte administratif : donc, vous votez contre ce que vous avez fait ! Ça dépasse les limites de l’entendement ! »
Une dent contre
Face à ces récriminations, les « frondeurs » se sont élevés contre « ces leçons de morale inadmissibles ». Reconnaissant que ce vote contre le compte administratif n’était pas « une décision heureuse », le premier adjoint, Thierry Charpentier, a indiqué par ce refus qu’il voulait « rappeler à l’ordre » Françoise Grivotet et lui signifier qu’elle « n’avait plus la majorité au sein de ce conseil » (voir encadré). Au cours de cette nouvelle passe d’armes fratricide, Thierry Charpentier a également reproché à la maire de « ne pas vouloir d’un cabinet dentaire » à Saint-Jean-le-Blanc. « C’est n’importe quoi, je ne peux pas laisser dire ça ! » rétorquait la première magistrate, alors que la Ville et les deux dentistes incriminés ne sont visiblement pas d’accord sur l’emplacement de ce cabinet privé. Françoise Grivotet a ainsi certifié qu’elle allait « tout faire pour avoir ces dentistes à Saint-Jean-le-Blanc ». Désormais, tout ce petit monde se retrouvera à la rentrée. On en doute un peu, mais l’été aura peut-être permis de faire redescendre la pression de quelques étages.