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Drame en trois actes à la Métropole

Drame en trois actes à la Métropole

Orléans n’est pas Paris ou Bordeaux mais, en cinq ans, les locations Airbnb ont pratiquement doublé dans la métropole. Une dynamique constatée aussi bien par les pouvoirs publics que par les conciergeries, de plus en plus présentes sur le marché local.
Gaëla Messerli
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Si vos voisins de palier changent chaque semaine, vous habitez certainement en face d’un logement Airbnb… Et vous n’êtes certainement pas les seuls : « En cinq ans, nous sommes passés de 500 à 954 logements Airbnb (1 239 logements en juillet, en comptant chambres et logements entiers) », relève Marie-Philippe Lubet, vice-présidente de la Métropole en charge du tourisme. Les dernières saisons touristiques ne font d’ailleurs que confirmer cet essor qui se traduit également, sur le plan financier, par une hausse de la taxe de séjour perçue par la Métropole. « En 2021, cette somme représentait 203 505 € pour des logements entiers et déjà 135 946 € au 30 juin de cette année. » En juillet dernier, 1 239 annonces Airbnb avaient déjà été publiées, soit 41 % de plus que l’année précédente. Mais surtout, 17 545 nuitées avaient été réservées en juillet (toutes catégories de logements) et 15 124 nuitées en août ! Cela correspondait à près du double de réservations par rapport à l’an dernier. « C’est un vrai bond et un rattrapage par rapport à l’année précédente, constate Marie-Philippe Lubet. L’hôtellerie a également bien marché, mais pas autant, car les demandes ne sont pas tout à fait les mêmes. » L’élue estime toutefois que le business du Airbnb n’en est qu’à ses prémices à Orléans. Mais « la métropole n’étant pas le Pays basque », elle ne cherchera pas pour le moment à freiner ce développement en imposant des contraintes. « Nous restons néanmoins vigilants », assure toutefois Marie-Philippe Lubet. 

Une communauté d’hôtes Airbnb

À Orléans, de nombreux propriétaires sont convaincus de la pertinence de proposer à la location un logement Airbnb. Ainsi Patricia Neveu, qui gère seule un appartement au sein de sa propre maison. Cette Orléanaise fait partie des deux animateurs bénévoles de la communauté d’hôtes Airbnb Orléans Loiret (223 hôtes inscrits), qui organisent des rencontres entre propriétaires et ont même conçu un petit guide à l’usage des voyageurs sur Orléans. « Il y a beaucoup d’investisseurs qui arrivent et tentent de faire du Airbnb en pensant que ce n’est pas compliqué », détaille Patricia, qui apprécie, avec cette plateforme, de pouvoir garder le contrôle de son bien. « Il y a une grande diversité dans les Airbnb, tout comme dans les clients accueillis », poursuit-elle, avant d’expliquer en quoi le Covid a changé les comportements : « Avec le problème d’accès à la restauration pendant cette période, la clientèle professionnelle s’est développée. On loge des militaires se rendant à Bricy, des personnels travaillant au déploiement de la fibre. Et nous avons aussi des courts séjours, car nous ne sommes situés qu’à une heure de Paris. »

Les conciergeries se développent 

Pour d’autres logements situés près des bords de Loire et disposant d’un abri vélo ou d’un garage, ceux-ci font le plein du printemps à l’automne. Une tendance qui prend de l’ampleur d’après les conciergeries orléanaises dont les prestations sont d’ailleurs visibles sur de nombreuses devantures d’agences. Issue du monde de la restauration, Delphine Clément est la gérante de Cléocarré, l’une des dernières nées sur la place orléanaise : elle gère aujourd’hui 40 logements et embauche trois employés. « Les voyageurs sont exigeants et jugent tout, même les parties communes », explique cette gérante qui fait appel à une blanchisserie professionnelle pour nettoyer le linge et des boîtes à clefs pour faciliter les arrivées. Selon elle, l’été 2022 a bien été record, mais « il y a des périodes : en octobre, il faut savoir baisser les prix. L’événementiel, comme les fêtes de Jeanne d’Arc ou le Festival de Loire, constitue un plus. » Selon elle, un logement bien géré est rentable pour les propriétaires. « Même si aujourd’hui, il commence à y avoir un peu une saturation en nombre de studios », remarque Delphine Clément, qui travaille uniquement dans le centre d’Orléans. Jodie Simon dirige quant à elle l’une des plus anciennes conciergeries Airbnb d’Orléans. Installée depuis cinq ans, elle totalise aujourd’hui 110 logements. Discrète, elle a développé son activité « uniquement grâce au bouche-à-oreille, auprès des propriétaires ». Pour elle, l’essor d’Airbnb dans la métropole orléanaise se mesure même en automne : « Le week-end du 11 Novembre était complet pour tous les logements, observe Jodie Simon. Aujourd’hui, les gens n’hésitent plus à prendre plusieurs nuitées, quitte à modifier leur réservation pendant le séjour. » Outre la clientèle de semaine plutôt orientée « travail », elle constate aussi, lors des week-ends et vacances scolaires, des regroupements familiaux ou amicaux, venant des quatre coins de l’Hexagone. Car Orléans, même si elle n’a pas la mer, demeure bien située sur la carte de France.

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