Pour obtenir des réponses sur ce sujet, il aura fallu passer de nombreux coups de téléphone… Mais les professionnels interrogés – et qui nous ont répondu – sont plutôt unanimes sur la question de l’instruction en famille : « Elle peut correspondre à certains enfants, mais pas à tous, explique une psychologue qui s’occupe d’adolescents. Ce n’est, en tout cas, pas du tout indiqué pour les enfants ayant une phobie sociale. Cela peut « arranger » ceux qui ont un problème dans les rapports sociaux, mais cette méthode risque par contre d’avoir des effets dramatiques lorsqu’il y aura un retour à la normale. »
Un cadre et une vie sociale
Pour une autre psychologue orléanaise – qui a elle une patientèle d’enfants –, l’instruction en famille doit se passer dans certaines conditions : « Il faut qu’il y ait un cadre – par exemple des cours du CNED – et une autre forme de socialisation. Il faut que l’enfant puisse se sentir comme les autres, qu’il ne se replie pas sur la famille non plus. L’enfant doit pouvoir trouver sa place dans la société. L’apprentissage de la langue, de l’histoire et des valeurs de la République, c’est également important pour son intégration. »
Cette professionnelle a cependant déjà vu des situations où l’instruction en famille était profitable. « Je l’ai observé pour certains enfants intellectuellement précoces et qui ont un souci dans le cadre de la classe. Mais ces enfants pratiquaient des activités extrascolaires : sport, dessin… et il y avait des références au parcours scolaire classique. » Cette psychologue a ainsi pu observer de bons « résultats » pour ces patients. « Mais cela ne doit pas durer dans le temps, affirme-t-elle. Il s’agit souvent d’une seule année. C’est aussi le choix de familles qui partent faire le tour du monde. Après, il y a des enfants qui ne sont pas scolarisables, il ne faut pas se leurrer. Mais cela reste une solution. »