Même si ce n’est pas la « dégringolade » et que l’état des lieux reste assez stable, « la biodiversité dans le département n’est pas en meilleure santé, présente Denis Papet, co-président de Loiret Nature Environnement. On observe le déclin d’un certain nombre d’espèces, d’oiseaux notamment. Après, il y a aussi de bonnes surprises, comme l’installation de la loutre sur la Loire et la présence du chat forestier en forêt d’Orléans, mais aussi dans la réserve de Saint-Mesmin. Loiret Nature Environnement suit aussi l’une des trois populations françaises de pélobate brun (un crapaud en voie de disparition, ndlr). »
Denis Papet constate aussi l’expansion de certaines espèces invasives comme l’érable negundo, notamment dans la réserve de Saint-Mesmin. « Ces érables prennent vite la place de peupliers noirs coupés, explique-t-il. C’est visible sur les îles. L’an prochain, grâce à un nouveau plan de gestion de la réserve, nous aimerions tenter une opération pilote pour limiter cet érable negundo, car c’est pour l’instant un problème insoluble. »
L’emblématique balbuzard-pêcheur se porte quant à lui plutôt bien, « au point même qu’un prélèvement est autorisé pour la quatrième année dans le cadre d’un programme européen de réintroduction dans le marais d’Orx, annonce Denis Papet. Au départ, nous n’étions pas tellement enthousiastes, car l’espèce est revenue naturellement dans le Loiret et il faut certaines conditions pour son implantation. Mais en même temps, nous avons bien bénéficié nous-mêmes, comme pour le castor, de ces programmes de réintroduction… »
Un climat qui change…
Pour l’heure, ce nouveau baromètre ne montre pas encore véritablement les changements liés au climat. « Il faudra attendre pour cela le prochain, prévient Loiret Nature Environnement. Nous observons déjà des effets au niveau de certaines îles de la Loire, où l’on ne trouve plus que du bois dur. Le changement climatique va modifier les paysages d’ici à un horizon lointain : le pas de temps est d’une trentaine d’années. Nous n’avons pas encore de poussée des espèces méridionales, mais cela viendra, car il y a un déplacement de zones. Et nous perdrons à terme certains arbres, comme le hêtre… »
Denis Papet attend désormais l’ouverture du MOBE, car l’association espère pouvoir y présenter au grand public son baromètre. Pour continuer d’approfondir ce bilan de santé de la nature loirétaine, le naturaliste estime qu’il serait également intéressant de réactualiser les inventaires de la biodiversité communale tous les cinq ou six ans. Avis aux communes !
Plus d’infos : Le baromètre est consultable sur www.loiret-nature-environnement.org
