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La vaccination grand public se précise

La vaccination grand public se précise

La semaine dernière, les premiers EHPAD et le CHR d'Orléans ont commencé la campagne vaccinale contre la Covid-19. Pour les plus de 75 ans ne vivant pas en maison de retraite, la vaccination devrait, elle, démarrer la semaine prochaine.
Gaëla Messerli
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Lundi après-midi, près de 1 100 personnes avaient reçu le vaccin contre la Covid-19 en région Centre-Val de Loire (chiffres du vendredi précédent). Dès le 5 janvier, le CHRO a déroulé son plan de bataille concernant la vaccination dans le Loiret. « Nous avons 4 875 doses stockées à 80°C dans notre super congélateur, racontait Isabelle Hermelin, la responsable de la pharmacie centrale. Une fois sorties, elles se conservent cinq jours entre 2° et 8°C. » 

Les EHPAD et les toubibs d’abord

Depuis le début de l’année dans le département, le déploiement de la vaccination a commencé par les publics prioritaires : les personnes âgées en EHPAD, les pompiers – 380 dans le Loiret –, les aides à domicile, mais aussi le personnel soignant de plus 50 ans ou présentant des comorbidités. « À l’hôpital, 1 400 personnes ont été recensées, dont 200 médecins, mais la médecine du travail m’indique qu’il y en a plus avec les soignants souffrant de comorbidités », expliquait le 5 janvier dernier Olivier Boyer, le directeur du CHRO. Pour dispenser les premières doses, une deuxième livraison de 4 875 doses était attendue. 

Afin de vacciner les personnels hospitaliers du CHRO, de Daumezon, ainsi que les établissements en dépendant dans la métropole, le troisième étage du bâtiment bleu sert de centre de vaccination, tandis que l’Archette et Oréliance organisent eux-mêmes la vaccination de leurs personnels. Un deuxième centre a en outre été installé dans l’ancien hôpital Porte-Madeleine pour les professionnels libéraux. Pour permettre la couverture de l’ensemble du Loiret, des structures ont aussi été implantées à Gien, Montargis, Pithiviers, Beaugency, dans lesquels des personnels infirmiers et un médecin sont présents. « Il y a aujourd’hui déjà 34 médecins libéraux volontaires, détaillait le 5 janvier Olivier Boyer. Le Conseil de l’Ordre des médecins et celui des infirmiers libéraux centralisent les propositions. » À l’issue du premier rendez-vous, un deuxième devait être donné 21 jours plus tard au personnel soignant pour leur administrer la seconde dose. Lorsque le vaccin Moderna sera effectivement disponible, l’hôpital utilisera ce dernier et celui de Pfizer. 

Moderna, pas pour tout de suite

À ce sujet, Christophe Lugnot, le directeur de cabinet l’ARS en Centre-Val de Loire, a affirmé ce lundi que le vaccin Moderna arriverait « en France cette semaine, mais pas dans notre région dans un premier temps : il sera en effet d’abord disponible dans le Grand Est et la PACA, plus touchées par le variant anglais. Je pense, toutefois, que l’arrivée de ce vaccin va changer la donne. » En effet, les conditions de stockage du vaccin Moderna sont plus simples (-20°C contre -80°C pour celui de Pfizer). 

Ainsi, la campagne de vaccination va prochainement s’intensifier dans le Loiret. « Dès la semaine prochaine, la vaccination devrait s’étendre aux plus de 75 ans, précisait lundi soir Christophe Lugnot. Nous sommes en train de l’organiser avec la Préfecture, les collectivités, mais aussi les professionnels libéraux. Nous avons besoin d’eux pour assurer la vaccination. Actuellement, il faut tenir compte des contraintes de conservation du vaccin de Pfizer au niveau logistique. » Pour ce qui est de l’organisation elle-même, même si rien n’était encore acté en début de semaine, il était probable que le centre de vaccination du grand dispensaire d’Orléans participerait encore au déploiement de la vaccination des plus de 75 ans. « Cela se décidera département par département et en tenant compte de la densité de population, soulignait Christophe Lugnot. Il faut être dans la proximité, afin d’éviter que des personnes fassent 100 km pour se faire vacciner… » Précisons qu’après les plus de 75 ans, les 65 à 75 ans devraient être concernés, a priori plutôt début février. 

« Plus de bénéfices que de risques ! » 

À côté du volet logistique, les pouvoirs publics ont aussi pour mission de répondre aux réticences d’une certaine partie de la population vis-à-vis de ces vaccins. Réticences qui sont, du reste, en partie partagées par… certains personnels soignants ! Chef du service infectiologie au CHRO, le docteur Prazuck espérait toutefois, la semaine dernière, que ses confrères suivraient bel et bien le mouvement. « Ici, les trois infectiologues de plus de 50 ans, dont moi-même, allons nous faire vacciner, assurait-il. Nous devons montrer l’exemple. Il y a moins de risques de réaction qu’avec le vaccin contre la fièvre jaune ! » Pour les personnes qui s’inquiètent des conséquences de l’utilisation de l’ARN messager, Thierry Prazuck se montrait aussi rassurant : « c’est une nouvelle technique déjà utilisée en thérapie génique. Elle ne touche pas le génome, c’est un processus relativement naturel. » Quant au besoin d’une petite surveillance de 15 minutes après la piqûre et du protocole précis employé lors de l’administration des doses, ils ne sont pas « liés au vaccin lui-même. C’est par rapport à un risque allergique au polyéthylène glycol (PEG) qui est de 1/50 000 ! » 

Suivant le docteur Prazuck, la pharmacienne Isabelle Hermelin a rappelé que pour tous « les médicaments, il y avait un risque, même le paracétamol. Et avec ce vaccin, il y a clairement plus de bénéfices que de risques. » Outre les infectiologues et le directeur de l’hôpital, de nombreux médecins ont d’ailleurs affiché leur volonté de « donner l’exemple ». Dans les couloirs du Grand dispensaire d’Orléans, la semaine dernière, un médecin fleuryssois confiait avoir affiché sur la porte de son cabinet cette pancarte : « votre médecin se fait vacciner… » Lundi soir, le directeur de cabinet de l’ARS Centre-Val de Loire saluait « tous ces témoignages, bons à prendre pour encourager la vaccination. La France, c’est le pays de Pasteur, de nombreuses maladies comme la poliomyélite y ont été éradiquées, rappelait-il. Il faut faire confiance à la science. »

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