Le département du Loiret n’est qu’au début de la courbe en ce qui concerne le vieillissement de sa population. « On sait déjà qu’il y aura deux fois plus de personnes âgées de plus de 85 ans en 2030, affirme Christian Braux, vice-président du Conseil départemental en charge de la commission « Bien-Vieillir ». Elles sont 23 000 aujourd’hui dans le Loiret et devraient être 47 000 d’ici huit ans. » En conséquence, l’élu estime qu’il ne faut pas attendre pour prendre les mesures qui s’imposent.
22 établissements à rénover
Le Département indique ainsi inciter les établissements à améliorer leurs conditions d’accueil. « Les plus vétustes se sont engagés dans des rénovations », se satisfait Marc Gaudet, président du du Conseil départemental. Au total, 22 EHPAD doivent être soit rénovés, soit restructurés, dans le Loiret. Près de 23 M€ seront consacrés pour ces rénovations par le Département, soit « environ un million d’euros par EHPAD ». À noter que la Région met également la main à la poche pour plusieurs de ces projets (7 M€ au total). Ainsi, à Château-Renard, c’est un nouvel EHPAD de 80 lits, baptisé La Colline, qui est exploité depuis mai dernier. À Châteauneuf-sur-Loire, La Vrillière disposait de 80 lits et a augmenté sa capacité d’accueil en passant à 93 lits lors de sa reconstruction (exploitation depuis la fin d’année dernière, ndlr). Quant aux EHPAD de Jargeau et de Fay-aux-Loges, ceux-ci ont fusionné en un même lieu dans la dernière commune citée, avec une capacité de 90 lits. Idem pour l’EHPAD Dezarnaulds, à Gien, qui a été fortement restructuré et inauguré en juin dernier. Plus près d’Orléans, la rénovation de l’EHPAD Paul-Gauguin, à Saran, plus gros chantier du Plan Loiret Bien Vieillir, a été achevée en novembre 2020 et les travaux de conservation sur l’ancien bâtiment devraient débuter prochainement (362 lits).
Encore des places inoccupées
Parmi les projets à venir, à Fleury, un nouvel EHPAD de 80 lits, impulsé par municipalité sous forme d’Établissement public à caractère administratif, devrait a priori ouvrir d’ici la fin du mandat (le centre d’accueil pour personnes âgées de Fleury-les-Aubrais a fermé en 2019, ndlr). L’ingénierie financière et budgétaire est en cours d’instruction conjointe selon le Département. Parmi les dossiers plus épineux pour le Conseil départemental, il y a celui de l’EHPAD d’Outarville, dont il est propriétaire des murs. Trois millions d’euros ont été budgétés, mais « l’établissement doit racheter le bâtiment au Conseil départemental ». Pour l’heure, aucun accord n’a été trouvé. « Si l’on garde la main, il est intéressant d’ouvrir la réflexion aux besoins des autres communes : Neuville-aux-Bois mais aussi Janville et Toury. C’est une réflexion interdépartementale », précise Marc Gaudet face à la nécessaire réhabilitation de ce bâtiment de 1998 et à l’indignation des familles des résidents. Christian Braux souligne cependant qu’aujourd’hui, les 7 000 places des EHPAD du Loiret ne sont pas toutes occupées. « Il y en a près de 800 disponibles, insiste le vice-président, ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser des questions concernant les équilibres financiers de ces établissements. » Est-ce un problème d’accessibilité du prix, ou est-ce lié à l’état dégradé de certains EHPAD ? Selon les élus, la question n’est pas là : pour exemple, « il y a des places dans l’EHPAD de Saran, qui a été refait ».