Selon un sondage de l’Ifop réalisé au mois de janvier dernier, seuls 45 % des Français auraient confiance en leur police. Parmi eux, Marc*, qui soutient être « très content de leur boulot ». Ce trentenaire aimerait même que les forces de l’ordre soient plus nombreuses, dotées de moyens renforcés et de moyens plus répressifs. En parallèle, il voudrait que « les lois soient appliquées dans les tribunaux, car il y a trop de sursis qui sont décidés ».
Mathieu*, lui, remarque une hausse de la délinquance et de la criminalité, « à cause du délitement de la structure sociale traditionnelle, que ce soit lié à la famille, la pornographie sur Internet ou encore la violence à la télévision ». Ce jeune homme de 35 ans considère que « 90 % des policiers sont des gens bien, mais sont confrontés à des situations difficiles ». Jeanne*, 60 ans, se dit aussi « satisfaite » de sa police, même si elle reconnaît qu’il y a de nombreuses polémiques. Elle attend toutefois « plus de proximité avec les habitants et plus de contacts, surtout dans les zones sensibles ». Même raisonnement pour Marie*, qui voudrait que la police ait plus de moyens pour faire son travail, et qu’elle soit davantage « intégrée, qu’elle fasse partie du territoire ». Cette fonctionnaire de 63 ans insiste aussi sur les plaintes des femmes victimes de violences conjugales. Un sujet qui devrait, selon elle, être l’une des priorités des forces de l’ordre.
« Ils sont mal recrutés »
Certains Orléanais sont également en désaccord au sujet de la durée de formation, réduite à huit mois. « Il faut une meilleure formation des policiers, car ils sont mal recrutés », déplore Tristan, 19 ans. Âgée d’un an de plus, Yasmine va plus loin : « Les formations sont beaucoup trop courtes et ne sont pas assez complètes. Il y a un gros manque de qualification, on embauche les premiers venus ! » La jeune femme parle aussi d’un « État policier » dans lequel « la répression prendrait le dessus ».
Retraité ayant passé dix ans dans la Marine nationale, Jean-Christophe cible lui particulièrement les forces de l’ordre locales, débordant quelque peu du cadre de la Police nationale : « La police municipale d’Orléans n’est pas très professionnelle, ni sérieuse ; elle ne va pas là où il y a de l’action. Avant, on avait des gardes-champêtres plus efficaces… » Une remise en cause que partage enfin Chantal : cette Orléanaise à la retraite regrette « le laxisme » de certains, et le fait qu’ils font ce travail « pour prendre du fric » aux Français. « Tout ça me dégoute », clôt-elle avec amertume.
* Les prénoms ont été changés.