Quelles ont été les réponses apportées par le Département lors de la crise sanitaire ?
Afin de leur permettre de ne pas louper leur saison, nous avons d’abord commandé plus de 500 000 € de plantes à une quarantaine d’horticulteurs, au lieu de 20 000 € habituellement. Cela tombait bien : nos collégiens demandaient davantage de verdure… Dans le même ordre d’idées, nous avons demandé à des couturières du Loiret de confectionner plus de 50 000 masques en tissu (le Département a également commandé 680 000 masques chirurgicaux pour ses habitants, ndlr), ce qui nous a permis de faire travailler 79 artisans couturiers. Nous avons aussi décidé d’aider des intercommunalités : pas seulement celles situées en territoire rural, mais aussi celles de Montargis et d’Orléans.
Vous avez également voulu soutenir le tourisme loirétain…
Oui, en mettant au total près de 3 M€ mis sur la table : toujours sans aide économique directe – la loi NOTRe nous l’interdit – mais en exonérant par exemple de leurs cotisations les entreprises adhérentes à Tourisme Loiret (l’agence de tourisme du Département, ndlr) ou en offrant des box et tickets aux personnels soignants du Loiret et de la région parisienne. Dans une logique de « relocalisation » des prochaines vacances, le Loiret a, je pense, une vraie carte à jouer sur le plan touristique.
« Cette crise a été une épreuve »
Quel est l’impact de la crise pour les finances du Département ?
Il devrait être supérieur à 10 M€, avec un coût supplémentaire de 5 M€ pour toutes nos actions entreprises, auxquelles s’ajoutent une diminution de certaines recettes – les droits de mutation à titre onéreux (DMTO, 2e recette de fonctionnement des Départements, ndlr) notamment, qui auront baissé de 20 à 30 % – et une hausse sensible des dépenses sociales, à commencer par le RSA.
Et comment le Département compte-t-il passer ce cap financier ?
Peut-être que, du côté de l’investissement, nous devrons différer certains projets. Côté fonctionnement, le recours au télétravail, développé pendant la crise, sera peut-être une source d’économies. Cela étant, notre bon résultat de 2019 nous permet d’avoir une marge de manœuvre pour 2020. On peut, aussi, espérer que l’État compense. En tout cas, notre objectif est de limiter les dégâts de la crise sur le territoire.
À votre poste, comment aurez-vous vécu cette crise ?
Cela aura été une épreuve. Même si nous avons pu user d’ordonnances, ce qui a accéléré les décisions, ce fut une crise dure à gérer, avec de lourdes responsabilités à porter. L’état de tension était extrême tant il y avait d’actions à mener. J’ai même perdu 7 kg au cours des deux derniers mois !