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Mariages : une justice interne

Mariages : une justice interne

La justice française a son droit, l’Église aussi : le droit canon. Pour le diocèse d’Orléans, celui-ci s’exerce au sein de l’officialité de Tours. Tous les ans, une vingtaine de demandes en nullité de mariages y sont jugées. Car chez les catholiques, monsieur, on ne divorce pas… 
Gaëla Messerli
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Peu de gens le savent, mais à l’évêché d’Orléans, il existe un « bureau des mariages ». C’est le père Jean-Louis Rodriguez, responsable de l’officialité diocésaine, qui en a la charge depuis peu. Outre son rôle au sein du tribunal ecclésiastique de Tours, il examine tous les dossiers de mariage du diocèse d’Orléans. Chaque année, une vingtaine de demandes en nullité sont adressées à l’officialité de Tours. « Dans l’Église, on n’annule pas un mariage, car le divorce n’est pas prévu au niveau canonique, insiste Jean-Louis Rodriguez. Par contre, il existe la nullité, c’est-à-dire que l’on peut prouver que les personnes n’ont pas été en pleine capacité de vivre ce que doit être le mariage catholique ». La cause peut être psychique, mais peut être liée, aussi, à « une absence de vie conjugale ou une infidélité structurante… Ce n’est pas un échec, c’est un état au jour du mariage. Il y a, à la fois, une dimension de vérité et de capacité… »

Quand elle est prononcée, la nullité du mariage ne dépend ni de l’âge des personnes, ni de la durée du mariage. « Les causes psychiques sont les plus répandues », affirme Jean-Louis Rodriguez. L’enquête est à la fois à charge et à décharge : témoins de mariage, textos, mails ou encore lettres sont passés au peigne fin et agiront comme autant de preuves. Trois juges sont nommés pour ce genre d’affaire. Il s’agit de personnes formées : au moins un prêtre et souvent deux laïcs, des hommes et des femmes. Il y a un avocat ecclésiastique pour représenter la partie demandeuse, mais également le « défenseur du lien », qui est une sorte d’avocat du mariage, l’équivalent du ministère public de la justice régalienne.

Mariages, saison 2 ?

Dans une société où le divorce est devenu courant, la demande de nullité est « un droit pour les fidèles ». Et celle-ci ouvre également la possibilité d’un nouveau mariage à l’église. Il peut cependant y avoir des conditions : « Un vetitum (interdiction) peut être posé pour l’une ou les deux parties, même s’il peut ensuite être levé par l’évêque ou le tribunal. Il faudra alors, pour se marier religieusement, rencontrer l’évêque ou un membre du tribunal ». La demande en nullité est à adresser au niveau du tribunal ecclésiastique le plus proche du domicile, celui du mariage ou « du lieu où se trouvent les preuves de la nullité ». 

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