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Médecines douces : y aller … ou pas

Médecines douces : y aller … ou pas

Les médecines dites alternatives ne sont pas considérées comme une « science exacte ». Pour que des résultats aboutissent, la relation patient/praticien semble primordiale. Tour d’horizon de plusieurs Orléanais déçus – ou non – de leurs expériences en « médecines douces »…
Hugo De Tullio
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Des expériences réussies…

Manque de confiance, échec de la médecine occidentale, quête d’alternatives naturelles… À écouter les différentes personnes interrogées dans le cadre de ce dossier, les raisons pour se diriger vers des pratiques de « médecine alternative » ne manquent pas. Pour Jacques, âgé de 76 ans, c’est avant tout par conviction profonde qu’il s’est dirigé dès son plus jeune âge vers ce genre de pratiques. Il avance aussi « l’incompétence » de certains médecins traditionnels qui « parfois, ne savent pas les interactions qu’il peut y avoir entre différents médicaments. » Pour arrêter de fumer, ce septuagénaire est allé voir un auriculothérapeute, qui utilise des techniques d’acupuncture : « J’y suis allé une seule séance, et ça a fonctionné un mois. Ça m’a fait beaucoup de bien », se souvient-il.

Jacques est également adepte de l’homéopathie, tout comme Christophe, âgé de 57 ans, qui ne s’est pratiquement jamais soigné en allant voir un médecin. « Je n’y crois plus, la médecine traditionnelle sert à calmer la douleur plutôt qu’à trouver exactement ce que tu as », critique-t-il. Mais contrairement à Jacques, ce cinquantenaire pense que ces pratiques ont aussi une relation intime avec le psyché : « plus tu y crois, plus tu as des chances que ça marche », reconnaît-il. Dans le passé, Christophe a été victime d’une capsulite de la hanche et a choisi d’aller voir un ostéopathe spécialisé dans les ondes magnétiques. Une expérience impressionnante, selon lui : « Il tapait sur un triangle pour créer des ondes, et ça a marché, c’était hyper-efficace ! Il m’a soigné en trois séances alors que c’est censé prendre un an. »

À l’inverse, Arnaud, « très cartésien », n’avait jamais pratiqué une médecine alternative avant son accident de vélo, survenu il y a quelques mois. À l’hôpital, le personnel lui a soigné ses fractures, mais pas ses hématomes. Ayant entendu parler d’une magnétiseuse par des connaissances, il a décidé d’y aller, « plutôt confiant ». « Je n’avais rien à perdre », sourit-il aujourd’hui. Pendant cette séance de 30 minutes, ce quarantenaire a ressenti « des flux de chaleur, des moments pendant lesquels il se sentait vide d’énergie, des sensations étranges qu’il n’avait jamais vécues. » Arnaud assure que la praticienne ne l’a jamais touché et qu’elle avait constamment ses mains au-dessus de son corps : « sans rien dire, elle a réussi à trouver les endroits où j’avais mes bleus les plus douloureux… » Résultat : le cycliste a ressenti une meilleure circulation du sang. Il compte désormais retourner chez sa magnétiseuse pour de futures sciatiques.

L’expérience fut aussi bénéfique pour Adrienne. Neuf ans auparavant, cette jeune femme de 36 ans n’avait plus de mobilité au niveau de plusieurs de ses phalanges à l’index. En parallèle d’un suivi très régulier chez le kiné, sa mère lui a conseillé d’aller voir une fasciathérapeute. Durant les séances, celle-ci s’est contentée de poser ses doigts en faisant des mouvements latéraux sur l’endroit qui avait besoin de circulation. En même temps, « elle me parlait car il fallait expliquer à mon cerveau qu’il y avait un nouveau chemin pour que toute la mécanique puisse reprendre correctement », raconte aujourd’hui Adrienne, qui a suivi trois séances d’une heure et a observé des résultats visibles : « ça a énormément dégonflé. J’ai regagné de la mobilité et on a pu réduire le nombre de séances de kiné. »

… et Des ratées

Dans la vie, rien n’est tout noir ni tout blanc. Même chose sur le sujet qui nous intéresse avec, ici, des témoignages qui, s’ils ne remettent pas totalement en cause les « médecines alternatives », émettent cependant un avis réservé. À l’exemple de Charlotte qui, après un an entier passé à l’hôpital, a dû être obligée de « passer par la case psy » pour pouvoir sortir. La psy qu’elle a fréquentée avait la double casquette de sophrologue : elle lui a donc proposé de tester cette pratique. Cela a permis à la jeune femme de 29 ans de se détendre, « comme une séance de yoga pourrait le faire. » Mais Charlotte reste aujourd’hui « sceptique » par rapport à cette expérience : elle préfère d’ailleurs parler plutôt de « relaxation » que de médecine. Le paracétamol lui étant interdit, elle prend également des traitements homéopathiques. « Je sais que c’est du placebo, mais comme je ne peux rien prendre d’autres, j’avale une boule de sucre, et psychologiquement j’ai l’impression que ça passe… », exprime-t-elle.

L’aspect psychologique, Cyprien souligne aussi son importance lorsque nous l’interrogeons. Lui est allé se faire hypnotiser pour arrêter de fumer. Mais pour lui, cela n’a pas fonctionné. « Je n’ai pas trouvé ça crédible, confie-t-il. L’hypnothérapeute m’a emmené dans un monde qui n’était pas le mien… » Même si sa consommation de cigarettes a quelque peu diminué les jours qui ont suivi sa consultation, ce jeune homme de 33 ans ne pense pas que l’hypnose soit « un réel apport, mais plutôt un support pour t’auto-convaincre de quelque chose ». Son avis sur les médecines dites alternatives n’a pas varié, cependant : « il y a énormément de choses qu’on ignore sur le corps humain, estime-t-il, philosophe. On est loin d’avoir fait le tour. »

Chef de projet marketing, Sarah a également vécu une mauvaise expérience d’hypnothérapie. Souffrant de stress et d’angoisses nocturnes, cette jeune femme de 32 ans est allée voir sa généraliste, qui fait aussi des séances d’hypnose. Comme elle « aime la découverte », cette trentenaire a accepté de se lancer dans cette aventure. Elle dit avoir écouté « une jolie histoire qui a servi à m’emmener dans un monde parallèle… Mais ça n’a pas vraiment marché : je suis restée à l’extérieur… » Prévenue de cette séance au dernier moment, Sarah pense qu’il aurait fallu être préparée psychologiquement pour qu’il puisse y avoir un résultat. Sa médecin lui a expliqué que « certaines personnes étaient plus sensibles que d’autres » à la pratique de l’hypnose.

Les douleurs chroniques sont enfin le lot quotidien de Christelle depuis plusieurs années. Fatiguée de prendre des traitements et d’en subir des effets secondaires, elle est allée voir un ostéopathe à une fréquence d’une fois tous les quatre mois. « Mes douleurs se sont atténuées, mais elles sont toujours là. Ça marche plus ou moins longtemps, mais ça finit toujours par revenir. » Christelle a également subi des douleurs importantes lorsqu’elle était enceinte. Le personnel hospitalier lui a alors proposé de suivre des séances d’acupuncture, assurées par une sage-femme formée à la pratique. Sur les trois séances faites durant sa grossesse, deux n’ont pas fonctionné : « Je suis même sortie de l’une plus mal qu’en y entrant… », confie-t-elle. Elle tente aujourd’hui de donner des explications à ces résultats aléatoires : « Je ne sais pas pourquoi il y a eu des différences, peut-être les hormones, selon les jours de cycle  ».

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