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« Si les augmentations perdurent, les projets ne seront plus viables »

« Si les augmentations perdurent, les projets ne seront plus viables »

Comment les professionnels du bâtiment abordent-ils cette année qui s’ouvrent dans le Loiret ? Alors que les difficultés en matière de recrutement sont prégnantes et que les prix des matières premières continuent d’augmenter, Erwan Croixmarie, président de la Fédération Française du Bâtiment dans le Loiret, dresse des perspectives pour les prochains mois.
Laurence Boléat
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Erwan Croixmarie, vous avez organisé début mars avec la Fédération des Travaux Publics du Loiret la 4e édition des Travaux loirétains. Quels étaient les enjeux de ces rencontres entre maîtres d’ouvrage et entreprises, dont l’idée est née dans le Loiret ?

Nous sentions qu’il y avait un besoin de mettre en relation les maîtres d’ouvrage du Loiret (collectivités, bailleurs sociaux…) et les entreprises. Ces derniers se rencontrent rarement, puisque entre eux s’intercale un maître d’œuvre. Il y avait aussi une forte attente des entreprises d’avoir une visibilité à l’année sur les travaux et, inversement, les maîtres d’ouvrage constataient qu’ils avaient peu de réponses aux appels d’offres. Il leur fallait donc savoir si les entreprises s’intéressaient aux projets. Nous avons été les premiers à créer ces rencontres pour activer cette dynamique, et aujourd’hui, d’autres départements suivent cet exemple.

Comment les professionnels du bâtiment sentent-ils aujourd’hui le marché ?

La plupart des artisans s’inquiétaient de la lourdeur administrative des réponses aux appels d’offres publiques, qui nécessitent une certaine structure. Mais cette année, la problématique est ailleurs : la charge de travail et d’études est soutenue, et nous avons de gros problèmes pour recruter.

Cette pénurie de main-d’œuvre est-elle liée à l’absence de candidats ou à un manque de qualification ?

Clairement, à un manque de candidats. Historiquement, le bâtiment a un déficit d’image, même si nous travaillons à valoriser nos métiers. Les retours de candidatures sur les offres d’emploi proposées sont faibles, voire inexistants. Cela provoque des inquiétudes dans les entreprises à maintenir leur niveau d’activités. Tous les corps d’état sont touchés. Dans ma propre entreprise, je n’arrive pas à remplacer depuis des mois deux menuisiers partis à la retraite… Cette difficulté est d’ailleurs partagée dans d’autres secteurs économiques. 

Nous assistons à une augmentation très importante du prix des matériaux et de l’énergie. Comment voyez-vous l’avenir pour les entreprises du bâtiment ?

Cela fait partie des discussions que nous avons abordées lors de cette quatrième édition des Travaux loirétains, au début du mois de mars. Lorsqu’une entreprise établit un chiffrage, c’est en fonction du coût des matières premières du moment. À l’ouverture du chantier des mois plus tard, en cas de hausse, nos marges sont impactées, donc notre trésorerie l’est aussi. Nous alertons les fournisseurs en leur demandant de maîtriser leurs prix, sinon les chantiers ne sortiront plus. Les marchés publics prennent en compte partiellement la révision, ce qui permet de partager les hausses mais, dans le privé, c’est l’entreprise qui prend tout à sa charge. D’ailleurs, les maires sont bien conscients qu’en fonction de l’évolution, certains projets ne verront pas le jour. Pour l’instant, le PGE (Prêt Garanti par l’État) est encore présent, mais les remboursements arrivent, ce qui pourrait générer des difficultés. Si ces augmentations perdurent, les projets ne seront plus viables. C’est notre principale source d’inquiétude aujourd’hui.

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