Améliorer la vie quotidienne des personnes âgées vivant en HLM, tel est le défi que se lancent les organismes sociaux dans un contexte de vieillissement galopant de la population en région Centre-Val de Loire, où 30 % des habitants ont en effet plus de 65 ans (ce chiffre atteint même 38 % dans l’Indre). Pour cerner très concrètement les besoins des seniors et répondre à leurs problématiques, une vaste enquête a été menée durant 18 mois auprès d’un échantillon très diversifié de 600 locataires dans les six départements de la région. La restitution a été présentée le 25 octobre dernier aux bailleurs sociaux, qui ont largement participé au processus avec fourniture d’une boîte à outils pour mettre en œuvre toutes les idées recueillies.
Une région « à risque »
L’enquête s’est déroulée chez des personnes âgées volontaires qui ont reçu plusieurs visites à domicile d’un animateur et répondu à un questionnaire évolutif à chaque nouvel entretien. Le premier consistait à créer un lien de confiance pour dresser un état des lieux exhaustif de leurs conditions de vie. Ensuite, en fonction des premiers retours, de nouveaux guides d’entretien ont été créés afin d’améliorer la démarche, l’idée étant de libérer la parole sur la vision de leur vieillissement au sein du logement social. La principale préoccupation qui ressort de cette enquête correspond à celle déjà identifiée dans un rapport des Petits Frères des Pauvres, qui considère la région Centre-Val de Loire comme « à risque » sur le plan de l’isolement social. Nombre de locataires seniors ne reçoivent en réalité pas plus d’une visite par mois, et un tiers d’entre eux seulement au moment des fêtes. Parmi les autres constats : une méconnaissance de leurs droits, l’absence d’aidants – personne clef dans la transmission des infos – et le besoin d’adaptation de leur logement. Un guide opérationnel de dix propositions avec différents niveaux de priorité a ainsi été établi pour tous les organismes HLM et intermédiaires concernés, comme le développement d’ateliers collectifs, le recrutement de référents seniors pour renforcer la relation locataire-bailleur, la mise en œuvre d’un réseau de bénévoles d’urgence, la sécurisation du maintien à domicile avec un diagnostic ergothérapique, l’achat groupé de mutuelles, un contrat multi-services, des tournées de bricolage ou la mise à disposition d’une cabine de télémédecine…
Ces préconisations coïncident avec les préconisations de la loi Élan, qui a modifié certaines compétences des organismes HLM, dont celui de développer des services pour les personnes âgées, à condition qu’ils soient innovants et n’empiètent pas sur ceux déjà mis en place par les collectivités territoriales ou l’État. Aux bailleurs de se saisir désormais de ces idées, aidés en cela par le soutien financier de nombreux partenaires régionaux investis dans le champ du vieillissement.