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ÉcoQuartiers : la course au green washing ?

ÉcoQuartiers : la course au green washing ?

Ces dernières années, les écoquartiers semblent avoir fleuri dans la métropole d’Orléans. Mais cette appellation peut être trompeuse : pour être véritablement reconnu comme un « écoquartier », le projet doit être labellisé. Et dans l’agglomération orléanaise, il y en a peu
Claire seznec
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ÉcoQuartiers : la course au green washing

Vivre dans un environnement très « vert », où les transports sont doux, où les bâtiments sont édifiés avec des matériaux biosourcés et sains, où la vie est calme… C’est ainsi qu’un « écoquartier » est imaginé, par les élus locaux comme par les habitants. Pour beaucoup, il est devenu LE quartier où il faut vivre pour « faire sa part »,
tel un colibri. 

Mais avec cette dénomination pratiquement entrée dans le vocabulaire usuel, les collectivités ne surfent-elles par sur la vague du green washing ? « Aujourd’hui, tout le monde parle d’écoquartier, il y a un véritable engouement, explique Laurent Baude, le maire de Semoy, où se construit un écoquartier dans la ZAC du Champs Prieur. Mais il y a écoquartiers et ÉcoQuartiers : ce qui prime, c’est la labellisation. » 

Vingt critères et « de lourdes contraintes »

En 2012, le ministère de la Transition écologique a ainsi créé le référentiel ÉcoQuartier, bâti sur une charte de vingt engagements, eux-mêmes répartis en quatre piliers social, économique et écologique et de gouvernance. Sa signature engage le porteur du projet dans la démarche du label ÉcoQuartier, pour une durée de deux ans, renouvelable une fois. Il s’agit de la première étape pour l’obtention du fameux label. « Ensuite, le porteur de projet doit remplir plusieurs dossiers administratifs et sortir les meilleurs arguments pour être labellisé, complète Laurent Baude. Ce sont de lourdes contraintes, sans lesquelles on ne va pas au bout de la démarche. » 

Mettre en œuvre une gouvernance partagée, prendre en compte les pratiques des usagers, lutter contre l’artificialisation des sols, valoriser le patrimoine naturel et bâti, contribuer à un développement économique local, durable, social et solidaire, viser la sobriété énergétique ou encore préserver la ressource en eau… Ces quelques points sont à accepter par le porteur de projet et à instaurer, des travaux jusqu’à la livraison du nouveau quartier. L’objectif ? « Garantir la qualité des projets sur un socle commun d’exigences fondamentales » tout en étant dans une « démarche vers une ville durable », selon le site du Gouvernement. 

Pour l’instant, les Groues pas labellisés

En 7 ans (2013-2020), 87 ÉcoQuartiers labellisés ont été terminés en France, dont un seul dans le Loiret : le Clos du Hameau, à Saint-Jean-de-Braye, qui a atteint l’étape 3. Désormais, l’ÉcoQuartier, ses méthodes et ses pratiques doivent être validés. Ainsi, parmi tous les projets d’« éco-quartiers » annoncés dans le Loiret, la plupart ne sont pas labellisés. Parmi eux, on compte notamment le projet d’envergure des Groues, à cheval sur les communes d’Orléans et de Saint-Jean-de-la-Ruelle. Si la mairie d’Orléans s’est bien engagée dans une co-construction avec les habitants (dédensifier le projet d’urbanisme, réserver du foncier pour des projets environnementaux, privilégier des constructions durables), il n’y a aucune trace de signature d’une quelconque charte ÉcoQuartier délivrant le fameux sésame. Pour le moment, l’appellation d’éco-quartier pour ce projet est donc uniquement lié à une consultation des citoyens et un engagement à créer un « très grand parc » arboré. Reste que ces ÉcoQuartiers labellisés sont bien souvent des constructions neuves, avec de nouvelles voies d’aménagement routière et cyclistes, avec de nouvelles plantations d’arbres et de massifs, sur une terre au préalable aplanie. 

ÉcoQuartier… mais contesté 

C’est d’ailleurs ce qui inquiète, label ou non, depuis 2012, l’association Vivre Harmonieusement entre Val et Sologne par rapport au projet de la ZAC des Croix des Vallées, qui doit se concrétiser sur le site du Domaine de Morchêne, à Saint-Cyr-en-Val, à une échéance incertaine. Selon l’association, « 8,4 hectares » vont être déboisés dans ce parc communal afin de permettre la construction de « 266 logements sur 24,5 hectares », soit sur un tiers du site actuel. La commune et l’aménageur de la ZAC ont pourtant signé la charte ÉcoQuartier en 2020 et ont ainsi validé la première étape de sa labellisation. Malgré les recours de l’association Vivre Harmonieusement entre Val et Sologne, ce nouvel espace de vie devrait sortir de terre dans les prochaines années à venir.

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