Ce n’est une surprise pour personne, les effets de la Covid-19 – qu’ils soient sociaux, économiques ou psychologiques – ont été dévastateurs. Face à tous ces problèmes, les établissements et les services sociaux ont été en première ligne. À la suite du premier confinement, Cyril Polvoreda, le directeur général de l’Apléat-Acep créée en janvier 2019, s’est rendu compte que certaines personnes n’avaient pas bénéficié d’une écoute adaptée à leurs problèmes.
D’où l’idée de lancer, en novembre dernier, une ligne consacrée à toutes ces difficultés, pouvant être regroupées en trois thématiques : les addictions (tabac, alcool et autres drogues, mais aussi jeux vidéo, réseaux sociaux…), la parentalité (rapports familiaux) et les aides sociales (logement, nourriture, administratif, numérique). Les problématiques liées aux relations parents-enfants ont été particulièrement importantes, « surtout au premier confinement, avec la fermeture des écoles », analyse le directeur. Du lundi au vendredi de 9 h à 17 h, la permanence téléphonique est donc assurée par une psychologue ou un éducateur spécialisé, tous deux salariés à l’Apléat-Acep. Actuellement dans la région, seuls les habitants du Loiret et du Cher peuvent profiter de ce service.
Quelles réponses apportées ?
Sur la ligne du numéro confidentiel, anonyme et gratuit, environ quatre appels sont passés chaque jour, mais aucun profil-type ne se dégage de ces derniers. « Cela peut être des chefs d’entreprise en panique, des étudiants en très grande précarité, des mamans, des salariés ou des personnes sans emploi, énumère Cyril Polvoreda. Toutes sortes de problèmes sont rencontrés, ça touche tout le monde… Et c’est inquiétant. » Pour répondre à ces demandes, plusieurs niveaux de réponse sont proposés : suivi de la personne avec un nouvel entretien téléphonique, rendez-vous physique, ou orientation vers d’autres partenaires associatifs qui peuvent répondre de manière plus appropriée à la demande de l’intéressé.
Pour que ce numéro fonctionne, il faut que les gens sachent qu’il existe. C’est pourquoi la communication est primordiale, mais « demande de gros moyens », selon le directeur de l’Apléat-Acep. Celui-ci a donc multiplié les publicités, notamment à la radio et sur les réseaux sociaux, et vise les vitrines d’Orléans. Il a aussi fait une demande de subvention auprès du haut commissaire à la lutte contre la pauvreté et de l’ARS pour maintenir cette ligne téléphonique au-delà de la crise sanitaire. Avec l’aide des autres partenaires locaux de l’Apléat-Acep, l’objectif est aussi d’étendre le numéro vert aux quatre autres départements de la région : l’Eure-et-Loir, l’Indre, l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher. Une réponse de l’État est attendue au mois d’avril, tandis que le projet est prévu pour le second semestre 2021.