Mesdames et messieurs, un peu de recul, s’il vous plaît ! Vraiment, vous regardez trop de séries sur Netflix. Depuis que le couvre-feu et le reconfinement ont été déclarés en France, vous êtes nombreux, sur les réseaux sociaux, à exprimer, à peu de choses près, des messages de ce type : « s’ILS nous font ça, c’est pour NOUS priver de libertés… » S’ensuit alors souvent une prophétie qui fait très peur et se termine par ces sempiternels points de suspension qui voudraient tout dire : « attention à la prochaine étape… »
Mesdames, messieurs, arrêtez tout ! Votre char, votre parano et vos fantasmes de complot, car pour parler de théories, encore faudrait-il qu’il y ait des mots, des phrases, une réflexion argumentée. Mais non ! Au lieu de cela, mesdames et messieurs, vous vous contentez de répéter votre partition facile, dont vous pensez qu’elle est celle de la majorité silencieuse. Vous êtes persuadés qu’« ON » veut vous bâillonner, mais vous ne faites que parler, à longueur de journées et plus souvent qu’à votre tour, pour ne rien prouver et tout amalgamer. Vous croyez vivre en dictature ? Mais le simple fait que vous puissiez le dire prouve déjà le contraire ! C’est justement parce que nous sommes en démocratie que vous pouvez continuer ainsi à critiquer le système et à répandre votre fiel. Ne comprenez-vous pas, à la fin, que cet « État » que vous agonisez d’injures et que vous criblez de votre amertume, ce n’est pas « EUX », mais bien « VOUS », qui transférez à vos élus une part de votre pouvoir et de votre capacité de décision ?
Alors, si vous avez envie de vous révolter, si vous trouvez que nous n’êtes pas bien représentés, dites-le dans les urnes, et votez ! Engagez-vous, fédérez, prenez le risque de vous confronter à visages découverts ; et puis échangez, enrichissez-vous, enlevez vos œillères et remettez en cause vos préjugés, élargissez les frontières de vous-mêmes : doutez ! Dites-vous enfin que vous n’avez pas forcément raison, que vous pouvez même avoir tort et que, si vous en avez envie, si vous le voulez très fort, vous pouvez tout changer.
Mais, par pitié, ne vous complaisez plus dans la complainte, compilez le complotisme dans un compost et devenez, s’il vous plaît, des citoyens complets…