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Jours noirs

Jours noirs

Benjamin Vasset
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Depuis près de 80 ans, l’Europe commémore le 8 ou le 9 mai la capitulation de l’Allemagne nazie. Cette année, Vladimir Poutine a décidé de transformer cette date, symbole de la victoire face à la barbarie, en démonstration de force : puisque le maître du Kremlin voit – ou feint de voir – des nazis partout, et surtout en Ukraine, il était attendu qu’il fasse de cette journée la démonstration politico-médiatique de sa puissance, afin de rappeler au monde qu’il incarnait une puissance tout court, et une puissance nucléaire par-dessus tout.

Depuis près de 600 ans, Orléans commémore le 8 mai sa Libération par une jeune fille venue de l’est. Une tradition séculaire où la figure de Jeanne d’Arc, symbole de résistance, de courage et de loyauté est mise à l’honneur. Malheureusement, cette héroïne aux mille vertus, canonisée par l’Église, a souvent été récupérée politiquement : il faut croire que puisqu’elle portait étendard, chacun ressentit un jour le besoin d’y inscrire son message. La figure de Jeanne, bien que fédératrice, n’a jamais été consensuelle, et force est de remarquer qu’elle ne l’est toujours pas aujourd’hui : ainsi dimanche dernier, à Orléans, quelques énergumènes bas du front et bérets sur le crâne descendaient des bitures dans un café près de la cathédrale en faisant résonner leurs chants guerriers. Il ne fallait pas être grand clerc pour voir que tout cela ne sentait pas très bon, et que le cœur de l’extrémisme battait encore.

Un peu plus loin, à la terrasse d’un autre café, un couple dégustait une glace. « C’est eux qui ont le pouvoir… Quand j’entends leurs noms, ça donne envie de les flinguer », commenta alors l’homme du duo dans une phrase glaçante, en évoquant les corps constitués qui défilaient dans les rues de la ville. De Moscou à Orléans, deux salles, mais une même ambiance : celle de la haine à visage découvert, qui chante ou qui murmure, en ce jour de fête aux odeurs de défaite.

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