Les terrasses sont rouvertes, les spectacles reviennent au compte-gouttes, la vaccination progresse, les hospitalisations décroissent… Allons bon, en cette fin de printemps, il n’y aurait donc pas tout pour être heureux ? Dans la rue, quelques scènes font en effet penser que la ceinture se desserre tandis que s’estompe la peur du remontage de bretelles… Certains tombent peu à peu le masque ; ils veulent respirer. À Orléans, des élus étouffent de rage et de colère sans attendre la fin de la trêve. Cela fait longtemps qu’il n’y a plus d’Union Sacrée dans ce pays et qu’il y a encore moins d’union locale. À un gros mois d’élections départementales et régionales qui n’intéressent pas grand monde, les responsables politiques à Orléans « se mettent joyeusement sur la tronche » en s’accusant mutuellement d’être le plus méchant de la farce, en (se) demandant des excuses publiques ou en claquant les portes du conseil municipal.
À qui la faute ? Depuis presque un an qu’il a été élu pour un quatrième mandat de maire, on ne peut pas dire que Serge Grouard ait tout fait pour établir un climat de concorde et de cohésion à l’échelle locale. La campagne municipale a laissé des traces qui ne se sont pas effacées au soir du deuxième tour, et les calculs politiques qui ont prévalu à l’installation du conseil métropolitain n’ont pas arrangé les choses. À sa décharge, le maire d’Orléans est marqué à la culotte par une opposition qui déborde des bancs de son conseil municipal, et surveille ses faits et gestes comme le lait sur le feu.
Un partout, balle au centre ? Il est encore trop tôt pour évaluer les responsabilités dans cette période de surtension que la crise sanitaire générale a contribué à exacerber. Mais il y a assurément encore trop de rancœurs mal digérées, et d’ambitions personnelles qui se heurtent aujourd’hui à une gestion plus sereine des affaires orléanaises. Les terrasses sont rouvertes et, comme dirait l’autre, il serait grand temps d’aller y boire frais avant que le temps ne tourne irrémédiablement à l’orage.