L’Italie a annoncé, vendredi dernier, bloquer l’usage de l’intelligence artificielle ChatGPT. En France, la mairie de Montpellier a exigé que ses employés renoncent à l’usage de cette intelligence artificielle. Une décision prise pour des raisons de sécurité, notamment concernant la protection des données, et d’un risque d’erreur pouvant engendrer des contentieux. Plus dramatique, en Belgique, un trentenaire éco-anxieux se serait suicidé, après plusieurs semaines de discussion avec un chatbot… Une actualité à mettre en parallèle avec la récente pétition, signée par de nombreux experts internationaux. D’Elon Musk en passant par Steve Wozniak, tous réclament une pause de six mois dans le développement de nouveaux systèmes d’intelligence artificielle au nom des risques majeurs encourus pour l’humanité. Leur crainte est que cette puissance algorithmique puisse être mal employée et qu’elle puisse être source de davantage de désinformation et de piratages. D’où la nécessité de mettre en place des protocoles de sécurité, selon les signataires de la pétition. Alors doit-on stopper toute recherche ou plutôt réfléchir, en parallèle, à créer les garde-fous pour continuer d’utiliser cet assistant du XXIe siècle ? Dans la presse, le nom de ChatGPT circule depuis plusieurs mois, entre effroi et fascination. L’heure du « grand remplacement » aurait-elle sonné ? La réponse est entre les mains de ceux qui ont le pouvoir, notamment économique et législatif, mais aussi dans le cerveau de ceux qui utilisent cet outil. Il ne faut pas oublier que cette intelligence artificielle est une création humaine, faillible et sans conscience, et doit le rester. Pour cela, il faut être capable de conserver la place de l’humain dans ce nouvel écosystème mais aussi celle de l’éthique. Le tout en gardant les pieds sur terre. Pour notre bien, celui de cette planète et de ceux qui la peupleront demain. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrivait déjà, il y a plusieurs siècles, un Tourangeau et ancien étudiant de l’université d’Orléans : Rabelais.
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