Ça va, vous, pas trop « honteux » ? On vous demande ça, parce qu’on a tellement entendu cet adjectif suite à la dernière finale de la Ligue des Champions qu’on aurait presque envie de se faire tout petit. Parce que le coup d’envoi de ce match au sommet a été décalé d’une demi-heure, certains commentateurs ne savent visiblement plus où se mettre depuis le week-end dernier. Pour n’avoir pas respecté à la minute le déroulé d’un show plus mercantile que sportif, la France aurait donc été, selon des commentateurs au bord de l’apoplexie, la risée de la planète entière. Certes, cette affaire a été mal embouchée et pourrait avoir des répercussions au plus haut sommet de l’État, tant les explications des ministres de l’Intérieur et des Sports, en début de semaine, ont semblé bien vaseuses. Bien sûr, le dispositif global de sécurité fut mal fagoté et des comportements individuels proprement sidérants ont été filmés, mais de là à faire de cet événement à moitié loupé une « honte » nationale, un Trafalgar contemporain, tout cela paraît quand même, avec un peu de recul, un brin exagéré. Car à moins qu’on n’ait pas tout su, il n’y a (heureusement) eu aucune victime à déplorer, hormis les ego cocardiers de quelques Cassandre qui continuent de croire que la France est un phare illuminant fièrement la noirceur de l’univers. À ceux-là, on a envie dire qu’il serait peut-être temps de prendre conscience que la « patrie des droits de l’Homme » n’a plus de « mission civilisatrice » depuis belle lurette. Cela fait peut-être mal, mais c’est ainsi : si tant est qu’il l’ait jamais été, notre pays n’est plus le nombril du monde, et il a le droit de pédaler dans la semoule quand une poignée de gougnafiers que le football trimballe dans et hors de ses ses stades fait n’importe quoi, que ce soit à Paris, Saint-Étienne, Nice ou Marseille. Alors votre « honte », ravalez-la en même temps que votre orgueil, et demandez-vous plutôt s’il n’est pas plus « honteux » de laisser la planète se suicider à petit feu que de voir retardé de trente minutes le début d’une partie de football.
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Une réponse
Monsieur,
Permettez moi de réagir.
Les propos que vous tenez sont honteux.
Allez donc demander aux centaines de victimes Anglaises, Espagnoles, Françaises, aux jeunes enfants terrorisés à jamais si elles doivent, comme vous le dites « ravaler leur honte »
Tous ces spectateurs venus assister à un évènement festif ont été agressés, violentés, dépouillés par des hordes de voyous (pour rester soft, et ne pas activer la censure qui sévit dans ce pays).
Lisez donc et visionnez les très nombreux témoignages sur les réseaux ou dans les médias honnêtes.
Alors, oui,ce pays est malheureusement la risée de la planète entière.
Oui, cet évènement est une honte nationale.
Mais le pire reste que dans vos propos, vous osez dire « qu’il n’y a aucune victime à déplorer, hormis les égos cocardiers.
Alors, là, franchement, j’ai honte pour vous.