Elle est loin l’ère du Monopoly, où tout était laissé au hasard du lancer de dés ! Aujourd’hui, les jeux de société séduisent par leurs éléments de jeu – qui ne se réduisent pas à des cartes ou un plateau – l’aspect sensitif, le soin apporté au scénario et aux graphismes. Des phénomènes de mode émergent grâce à des fonctionnements originaux et occupent le devant de la scène pour quelques temps, grâce aux extensions qui suivent. Cela a été le cas dernièrement avec les jeux de type Escape Game, qui ont attiré un large public, ou les jeux « transgenres », qui allient une application connectée à du matériel physique. Notons que la crise sanitaire a changé la donne : d’une part, l’enrayement du fret mondial a donné lieu à une flambée des prix du transport et à une pénurie de papier qui impactent l’industrie du jeu ainsi que les prix. D’autre part, le marché des jeux de société a connu un essor considérable du à la nécessité de s’occuper chez soi lors des confinements. Les jeux se diversifient donc de plus en plus et très rapidement, en prenant compte de certaines difficultés que connaissent les personnes malvoyantes ou daltoniennes, par exemple. Sur l’agglomération orléanaise, les boutiques Eurêka, Miskatonic Shop, La Grande Récré, King Jouet et Bella Ciao (voir ci-dessous) se complètent pour offrir une offre de jeux minimalistes ou complexes, pour tous les profils de joueurs, du plus débutant à expert. Et pour rester dans le tissu local, le jeu Jeanne d’Arc, la Bataille d’Orléans (signé par Dominique Breton, Vincent Dutrait et Philippe Hadef), est tout désigné.
Spécificités orléanaises
Il existe également plusieurs associations (voir encadré ci-contre) orléanaises pour assouvir sa passion du jeu. Géraud Brugière, président du festival Orléans Joue depuis 2018, est par exemple trésorier de l’association orléanaise de joueurs Arcaludia : cette dernière rassemble un noyau d’habitués pour une quarantaine d’adhérents en moyenne, des gens motivés à explorer et faire découvrir les jeux de société à leur entourage. Les membres se rassemblent un jeudi sur deux à l’ASELQO des Carmes, « et plus encore en dehors du créneau associatif, car le monde ludique orléanais n’est pas si grand pour les joueurs confirmés ». Le Coffre à Jeux, association plus conséquente et bien plus ancienne, propose quant à elle à ses membres de se réunir sur Saint-Jean-de-Braye un vendredi sur deux et organise un week-end de jeu par an. Les structures associatives peinent cependant à trouver des lieux pour se réunir jusqu’à tard ou les dimanches : les cafés et bars à jeux (hors La Bonne Pioche, voir p.19) ont donc toute leur place en ville, mais ils ne sont pas si nombreux. Géraud Brugière estime qu’un nouveau lieu qui disposerait d’un espace extérieur en terrasse et un intérieur très calme, dans une ambiance feutrée, aurait toutes ses chances.