Plusieurs cantines et accueils périscolaires étaient fermés en fin de semaine dernière à Saint-Jean-de-Braye. En effet, selon Sophie Fournier, présidente de la section du Syndicat National des Territoriaux (SNT) à Saint-Jean-de-Braye, 80 agents ont participé la semaine dernière à un mouvement de grève qui a connu une intense résonance médiatique. Après une première grève le 28 juin dernier, les agents ont souhaité de nouveau manifester : selon le SNT (l’une des trois organisations présentes à la mairie de Saint-Jean-de-Braye, ndlr), la situation ne s’est pas améliorée. « Le directeur général des services est parti fin septembre mais n’est pas encore remplacé. La directrice financière fait aujourd’hui office de DRH mais n’est pas du tout formée à ce rôle. Le droit statutaire est complexe », estime Sophie Fournier, qui a recensé différents dysfonctionnements, comme un agent considéré en retraite alors qu’il travaille toujours, ou un autre à qui l’on demanderait de rattraper son temps de travail, non effectué à cause de la crise sanitaire… « Il y a aussi le cas d’une agent qui travaille en crèche depuis 15 ans et qui souhaite un mi-temps pour s’occuper de ses enfants, dont l’un est handicapé… Mais on lui a demandé de renvoyer un CV pour repostuler dans une autre crèche de la commune ! » Sophie Fournier dénonce en outre des absences non remplacées au service restauration, mais aussi le manque d’animateurs, et pointe également des problèmes au niveau du management qui sont, pour elle, causes de souffrance au travail. Une dégradation des conditions qui aurait commencé, selon la représentantante du SNT, en 2010.
Au-delà de la situation présente, il y a aussi, pour les agents abraysiens, la réforme des 1 607 h qui entre en vigueur en janvier prochain. « De nombreux agents ne savent pas s’ils vont travailler 36 h ou 37 h 30, continue Sophie Fournier. Les 1 607 h, les agents ne sont pas contre, car ils ont le souci du service public. Dans le protocole de concertation, deux réponses ont majoritairement été données : 36 h ou 37 h 30. Par contre, depuis cette concertation, les agents n’ont pas été associés à la décision finale ! »
En passe de se résorber ?
Côté mairie, Vanessa Slimani, la maire de Saint-Jean-de-Braye, a répondu à la presse par communiqué. Elle indique « ne pas partager l’état de la collectivité présenté par le SNT » et assure qu’un travail de concertation a été mis en place. Elle précise aussi qu’elle « rencontre, par services, l’ensemble des agents de la collectivité ». Selon une source proche du dossier, les difficultés soulevées par le Syndicat National des Territoriaux seraient « surtout liées à une pénurie de managers. Mais elles sont provisoires et devraient se résoudre avec les recrutements ». D’ailleurs, concernant le management, des formations sont prévues pour l’ensemble des cadres et responsables de service, annonce la maire de Saint-Jean-de-Braye. Cette dernière décision laisse dubitative Sophie Fournier, qui estime néanmoins que la rencontre avec la maire, le 1er décembre dernier, a permis d’aboutir à quelques avancées. « Il y aura visiblement l’embauche d’un ou une DRH, dit la représentante syndicale. Et sur le sujet des heures des assistantes maternelles, celles-ci ne perdront pas de congés. La maire semble également avoir été sensible à la reconnaissance de la pénibilité de leur métier. » Quand on discute, elle est pas belle la vie… ?