Au centre pénitentiaire de Saran, le 26 mai dernier, Paul*, un détenu de 29 ans, a agressé sexuellement l’infirmière qui venait lui porter son repas. Si l’infraction a été caractérisée – c’est l’arrivée de ses collègues qui a permis à l’infirmière de mettre fin à l’agression – l’audience, qui s’est tenue la semaine dernière au Tribunal judiciaire d’Orléans, a été loin d’être simple : en effet, le détenu ne parle pas français et souffre surtout de troubles psychiatriques qui compliquent son audition.
« Je ne me suis pas maîtrisé… »
À la barre, les faits ont cependant été rappelés : Paul, nouvel arrivant à l’unité d’hospitalisation spécialement aménagée au centre pénitentiaire de Saran (le 26 mai, il était en rupture de traitement pour ses troubles mentaux) aurait ce jour-là attrapé l’infirmière vers 13h45 et lui aurait mis les mains sur la bouche et le ventre, « tout en mimant l’acte sexuel, le sexe en érection ». Aux enquêteurs, l’homme a déclaré que l’infirmière se serait retournée et aurait « essayé de l’exciter. » Devant la cour, avec difficulté, il a admis : « c’est une dame et je suis un homme. Quand je l’ai vue, je ne me suis pas maîtrisé… »
L’expertise psychiatrique concernant le prévenu a conclu à une altération de son discernement (en raison de l’état de décompensation psychotique dans lequel il se trouvait) et non à une abolition. Le témoignage de la victime, les larmes au bord des yeux pendant l’audience, a eu lieu à huis clos. Au final, la cour a déclaré le détenu coupable et l’a condamné à 18 mois de prison avec mandat de dépôt en raison du risque de récidive. Une peine à laquelle s’est ajoutée un suivi socio-judiciaire de trois ans avec injonction de soins et 3 000 € de dommages à verser à la victime en raison de son préjudice moral. Par ailleurs, Paul, qui a déjà été condamné pour des faits d’ordre sexuel, a été inscrit au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
* Le prénom a été changé