Pour s’occuper des personnes âgées à Orléans, Serge Grouard a choisi, suite à son élection en juin dernier, de confier cette mission à l’un de ses plus jeunes colistiers, en l’occurrence Gauthier Dabout, 22 ans, actuellement en Master 2 de Sciences-Politiques à La Sorbonne. Encarté aux Républicains, l’intéressé explique : « c’était un choix totalement délibéré de ma part, développe-t-il. Durant mon cursus, j’avais réalisé plusieurs études sociologiques sur le vieillissement. Je pense qu’on minimise trop, dans notre société, ces personnes qui représentent 25 % de la population française. On a tendance à passer au-dessus de leurs problématiques, et notamment celle de l’isolement. Du jour au lendemain, ces personnes se retrouvent à la retraite et, si ce passage n’a pas été préparé, c’est un choc qui peut être socialement difficile. » Le grand public pourrait trouver étonnant ce casting ; mais Gauthier Dabout, lui, s’en défend, jugeant qu’il a les atouts pour mener à bien sa mission : « j’ai la capacité à écouter les aînés, dit-il. Il y a une certaine façon de s’adresser à eux, comme ne surtout pas les infantiliser. »
Pas de baisses des budgets
Après avoir lancé l’opération « Aînés du Cœur » et participé à la traditionnelle distribution de ballotins de chocolat en fin d’année, Gauthier Dabout se tourne vers d’autres projets, plus structurants. « Mon objectif principal, c’est de lutter contre l’isolement, argue-t-il. Il s’agit d’un véritable fléau. Nous allons mettre en place, sur le temps long, différents processus pour travailler sur un développement de la solidarité interpersonnelle. Et celle-ci ne va pas uniquement passer par le volet intergénérationnel : c’est la tendance du moment, d’accord, mais les collectivités et les mairies ont tendance à vouloir imposer ce lien intergénérationnel, qui n’est pas toujours forcément désiré par les personnes âgées. » Concrètement, l’élu assure que lui et ses services ont déjà rencontré plusieurs acteurs associatifs et entrepreneuriaux pour réfléchir à des outils, notamment numériques, pour favoriser « la mise en relation entre les personnes ». Pour impulser ces changements, encore faudra-t-il avoir une idée plus fine du nombre de personnes âgées isolées à Orléans, et de faire comprendre à celles-ci que la Ville peut, selon Gauthier Dabout, être facilitatrice d’échanges. « Souvent, les personnes dites isolées passent entre les mailles du filet, dit-il. Nous, on a une base de personnes dites fragiles qu’on appelle en cas de fortes chaleurs. Mais l’idée, c’est d’aller chercher cette population en renforçant notre communication, en expliquant que la mairie est là pour accompagner. »
Au niveau des crédits, Gauthier Dabout certifie que ceux alloués à la politique des aînés – hors CCAS – ne sera pas impactée par des réductions budgétaires structurelles ou conjoncturelles liées à la Covid, et que le montant des subventions de la municipalité aux associations œuvrant pour l’accompagnement des personnes âgées – notamment La Vie Devant Soi et La Fédération Orléanaise des Clubs Seniors – n’évoluera pas cette année. En 2021, la mairie avait également prévu d’organiser plus de 80 animations (thés dansant, lotos, visites de quartiers, etc.) destinées à ce public. Pas sûr qu’elles puissent toutes se tenir…