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La Mouette se pose à Orléans

La Mouette se pose à Orléans

Cyril Teste, qui avait présenté sa performance filmique Festen en 2020 au Centre Dramatique National d’Orléans, revient ce mois-ci dans la cité johannique avec l'emblématique œuvre de Tchekhov et symbole du Théâtre d’Art de Moscou, La Mouette.
Ambre Blanes
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« Il n’y a pas besoin de sujet. La vie ne connaît pas de sujet ; dans la vie tout est mélangé, le profond et l’insignifiant, le sublime et le ridicule ». Anton Tchekhov exposait lui-même sa plus grande pièce, La Mouette, comme un terreau de vie s’éloignant des codes littéraires admis du genre théâtral. Cette œuvre ne séduisit d’ailleurs pas tout de suite le public… Lors de la première représentation, en 1896, l’hostilité du public fit perdre la voix à l’actrice jouant Nina et ce n’est que deux ans plus tard, grâce à un metteur en scène différent, que les spectateurs russes acclamèrent La Mouette, une pièce aujourd’hui jouée dans le monde entier. 

Dans ce chef-d’œuvre, passions, conflits, illusions, attentes et malentendus entraînent les personnages dans des errances sentimentales : Treplev se confronte à sa mère Arkadina, une actrice à succès, et cherche en vain à lui faire reconnaître sa valeur. Il veut transformer le monde, et pour cela, réinventer la scène, le théâtre. Il veut aussi séduire Nina, jeune actrice à qui il confie le rôle principal de son spectacle. Mais c’est sans compter que chaque personnage est aux prises avec ses sentiments pour un autre, sans que la réciprocité ne s’invite sur scène. 

Dans la version qu’il présentera à Orléans mercredi et jeudi prochains, le metteur en scène Cyril Teste, au sein du collectif MxM, déroulera le fil de l’amour filial et œdipien, un thème déjà présent dans Festen. Et puisque l’œuvre est elle-même inspirée de l’intimité du dramaturge russe, le spectacle de MxM continuera de s’inscrire dans une démarche artistique : la recherche du réel. La marque de fabrique de ce collectif auquel Cyril Teste contribue depuis deux décennies, est une façon d’inscrire en son sein le langage cinématographique au même niveau que la grammaire scénique. « L’écran de projection n’y est jamais simple décorum illustratif ni artifice de modernité. L’œuvre se construit à vue et en temps réel, tantôt dans le hors-champ habituellement relégué aux coulisses ou jouant sur le visible et l’invisible. La part belle est faite aux comédiens, toujours dirigés avec tact et subtilité, qui naviguent entre les deux mondes dans un ballet de déplacements réglés au cordeau ». Cyril Teste creuse ainsi la profondeur psychologique de ses pièces, qui gagnent alors en densité et en maturité.

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