Depuis le début de la crise sanitaire, le ras-le-bol inspiré par cet épisode a visiblement poussé la population locale à ne plus se plier avec autant de vigueur aux mesures imposées par le Gouvernement. Une enquête CoviPrev menée par Santé Publique France en région Centre-Val de Loire a interrogé plusieurs habitants de la région sur leurs comportements depuis un an. Les résultats révèlent d’abord que le port du masque en public a globalement été bien respecté depuis l’apparition de l’épidémie : en octobre 2020, on recensait ainsi 80 % des « Centriens » qui le portaient toujours, dès lors que le contexte le demandait. Néanmoins, lors des restrictions de novembre-décembre, on a aussi observé une diminution d’autres comportements de prévention, sur la distanciation physique par exemple : on comptait ainsi, lors des restrictions d’avril-mai, 84 % des habitants de la région qui conservaient une distance d’au moins un mètre, tandis que ce chiffre est redescendu à 61 % au deuxième confinement. Une dernière donnée reste cependant constante : 80 % des personnes interrogées dans le Centre-Val de Loire certifient avoir continué de ne plus se « saluer sans serrer les mains et d’arrêter les embrassades » durant le premier et le deuxième confinement.
Autres données révélées par cette enquête : les hommes âgés de moins de 35 ans ont le plus manqué aux mesures d’hygiène et de distanciation physique. En outre, selon Santé Publique France, les catégories socioprofessionnelles dites élevées se sont davantage soustraites au respect du deuxième confinement.
Le second sujet d’étude de cette enquête concerne la santé mentale des Français et des habitants du Centre-Val de Loire. Après une période estivale qui a visiblement contribué à diminuer l’anxiété, les dépressions et a augmenté « la satisfaction actuelle de la vie », les états anxieux et dépressifs se sont à nouveau accrus en région dans la deuxième partie de l’année 2020.
Qui a trinqué ?
Selon Santé publique France, les troubles dépressifs (en général) ont touché 18,5 % des « Centriens » au deuxième confinement (un chiffre cependant légèrement inférieur à la moyenne française, qui était de 21,5 %). Ces troubles se sont davantage emparés des personnes en difficulté financière, des femmes, des personnes ayant déjà des antécédents psychologiques et des personnes inactives. Les problèmes de sommeil –supérieurs en région à ceux de la moyenne nationale– ont concerné en novembre 69,7 % des habitants contre 65 % des habitants de France métropolitaine. Santé Publique France est convaincue qu’« une attention particulière et une communication à visée spécifique aux femmes, aux jeunes et aux personnes en situation de précarité semble nécessaire », alors que les personnes ayant déjà eu des troubles psychologiques doivent bénéficier, selon l’organisme, d’un « suivi renforcé ».