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Le Relais Orléanais fait sa mue

Le Relais Orléanais fait sa mue

Alors que les bénéficiaires sont toujours accueillis au Relais Orléanais, le chantier de construction du nouveau bâtiment de l’association suit son cours. La première partie devrait être terminée fin mars, avec une livraison totale prévue fin juin.
Gaëla Messerli
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Côté rue du Faubourg-Madeleine, les bénéficiaires du Relais Orléanais vont et viennent alors qu’en cuisine, on s’active pour préparer les repas de midi qui seront distribués dans des barquettes afin de les garder au chaud et de les emporter. À côté, on aperçoit un chantier qui va bon train, promesse d’un accueil plus confortable dans un avenir proche. « Le but était d’avoir un lieu digne, propre et fonctionnel, résume Étienne Delécrin, le président de l’association. Infirmerie, lavage de linge, douches et personnels : tout va être regroupé dans ce projet car aujourd’hui, une partie des équipements se trouve encore rue du Petit Chasseur. »

La surface du Relais Orléanais passera à 650 m2 (contre 350 m2 actuellement), avec un cloisonnement sous forme de claustras amovibles afin de créer un espace pour les familles. Pour suivre ce chantier de taille, le directeur du Relais Orléanais est aidé par l’ancien directeur de la SEMDO, aujourd’hui bénévole. Les deux hommes sont à pied d’œuvre pour la dernière ligne droite des travaux. « Nous sommes bien écoutés par les élus et les responsables. L’État nous soutient aussi au niveau de notre emprunt. Nous n’avons pas eu de surcoûts énormes, beaucoup d’entreprises se sont fournies avant la pénurie de matériaux. Il n’y a que le mélèze du revêtement qui a été remplacé par du douglas à l’extérieur. »
Les membres du Relais Orléanais ont néanmoins eu quelques frayeurs quand Enedis leur a annoncé que le transformateur sur le faubourg ne suffisait plus… Mais au final, tout est rentré dans l’ordre.

250 repas par jour

Ce chantier était une nécessité, car les nombre de bénéficiaires du Relais Orléanais est loin d’être en baisse. « Nous sommes passés de 150 repas/jour à 250 depuis la crise », avance Étienne Delécrin. Le public, lui, a quelque peu changé. « Nous accueillons désormais des retraités, des femmes seules avec des enfants, mais aussi des personnes avec un handicap… Ce sont des gens avec un petit revenu et, lorsque le loyer ou la facture de chauffage augmente, ils ne s’en sortent plus. Hier, j’ai rencontré une dame de 75 ans qui osait difficilement demander si elle pouvait s’inscrire… Nous avons aussi un public de jeunes en intérim et en CDD qui n’ont pas les ressources suffisantes entre deux contrats… » Les populations de migrants en attente de papiers ou titres de séjour représentent quant à eux de 30 à 40 % des bénéficiaires. « Il y a eu des créations de places, mais les gens ne sont pas toujours nourris. Il s’agit majoritairement de personnes de l’Europe de l’Est et d’Afrique. »

Durant la crise, malgré l’épidémie et les travaux, le Relais Orléanais n’a pas fermé et est resté ouvert 7 jours/7. Encore actuellement, il permet, via le 115, un accueil de nuit de 8 places (il ne s’agit pas d’un hébergement mais d’une mise à l’abri, ndlr). « Nous complétons les dispositifs, précise Étienne Delécrin. Nous accueillons aussi des personnes de la rue qui n’iraient pas forcément dans les centres d’hébergement. » Un accueil qui devrait perdurer et retrouver son ancien étiage de 15 à 20 places avec le nouveau local. « Les gens ne rentreront plus par le Faubourg, l’accueil se fera sur la venelle et il y aura une cour », souligne Étienne Delécrin. Avec une bonne surprise, liée aux changements de projet pour le Sanitas : une vue sur le futur parc de depuis la salle de réfectoire et les bureaux.

Des bénévoles à remobiliser

Actuellement, entre 20 et 30 bénévoles aident les salariés à faire tourner le Relais. « Avant la pandémie, nous étions entre 70 et 80, rappelle le président de l’association. Il y avait des retraités qui, depuis, sont longtemps restés chez eux, des gens qui ont déménagé ou des jeunes qui étaient entre deux contrats… Avec la nouvelle structure, nous allons remobiliser nos équipes. Nous voyons déjà que les gens ont envie de se retrouver : pour l’assemblée générale, nous étions 60 », observe Étienne Delécrin. Parmi les projets de l’association, il y a une volonté d’« ouverture sur la société avec des associations comme Culture au cœur. Mais il faut que nos bénéficiaires puissent être de nouveau plus présents. Le suivi social s’accompagne d’un lien avec la société. C’est important pour réinsérer les gens ». Le Relais compte d’ailleurs une douzaine d’emplois aidés. « Nous accueillons des personnes très éloignées de l’emploi. Et ça marche, puisque plus de 50 % d’entre eux se réinsérent, souvent dans des sociétés de nettoyage ou de sécurité », explique Étienne Delécrin, qui souhaite passer la main dans un an, après le rodage de la nouvelle structure, promesse d’un retour à plus de vie sociale.

2 réponses

  1. Merci pour ces nouvelles du relais…
    Je me tiendrai au courant…
    Bientôt la retraite pour moi..
    Un bonjour tout particulier à Etienne que j ai un peu connu en 2009, 2010 et 2011…
    Nathalie GUERIN

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