En juin 2016, le canal d’Orléans débordant d’eau avait occasionné de lourds dégâts à Chécy. Entre 350 000 € et 500 000 € à la charge de la commune, sans compter les pertes constatées par les 300 foyers caciens qui avaient dû être évacués lors de ce dramatique épisode. « Pour certains, ça a été une vraie catastrophe, rapporte le maire de Chécy, Jean-Vincent Valliès. Les assurances ont parfois fait traîner les dossiers pendant deux ou trois ans. Pendant cette période, nous avons d’ailleurs hébergé une famille entière dans notre gite municipal… »
Pour la commune et la Métropole d’Orléans, il était ainsi nécessaire, dans le cadre des Assises de la Transition, de remettre la question du risque inondation au cœur des débats, ou tout du moins des préoccupations. Pas simple, alors que les citoyens peuvent inconsciemment penser qu’une planète qui se réchauffe s’assèche, et est donc moins concernée par des inondations… Pourtant, « c’est exactement le contraire, répond Francis Triquet, maire de Combleux et conseiller métropolitain délégué à la prévention des risques. Le risque inondation est encore plus important dans le contexte actuel ». Dans l’Orléanais, on estime ainsi à 75 000 le nombre de personnes qui peuvent être impactées par une montée des eaux. Ça fait du monde, et la Métropole veut donc mettre la marche avant en matière d’actions et de communication pour prévenir de ce fléau potentiel. Il y a quelques jours, elle a ainsi rappelé la population à s’abonner à l’outil gratuit TéléAlerte, qu’elle a mis en place depuis 2019 en cas de risques majeurs (inondations, donc, mais aussi coups de vent, état des routes en hiver, épisodes de pollution atmosphériques, etc.). Aujourd’hui, seuls 5 000 personnes environ bénéficient de ce service, ce qui est trop peu, selon les élus, lesquels aimeraient que 30 % des foyers métropolitains au moins s’en saisissent (pour cela, aller sur www.orleans-metropole.fr).
Du vert au bleu
En attendant, ce sont les plus petits que la Métropole souhaite sensibiliser : vendredi dernier, des gamins de Chécy ont ainsi pu participer à une opération menée par l’ONG rochelaise Bleu Versant pour se rendre compte des hauteurs qu’ont pu atteindre, en juin 2016, les inondations dans leur commune. Pour l’occasion, sept arbres ont été striés de bleu, grâce à une peinture à la chaux tout à fait « inoffensive ». « Nous devons rappeler que le risque est là, a insisté le maire de Chécy. Il faut développer les résiliences et les comportements qui préviennent. » Inscrire des informations dans les PLU et PLUm pour prévenir « les gens qu’ils sont dans une zone de passage d’eau et de ruissellement », était déjà, selon les élus, le minimum des choses à faire. « Et un jour, se projette Jean-Vincent Valliès, il faudra peut-être se poser la question de l’interdiction de toute construction et aménagement en zones inondables. » D’ici là, espérons que la Loire, le Loiret et le canal d’Orléans ne laissent pas trop éclater leurs sanglots…