Sans surprise, Dominique Guy, président du Secours Catholique dans le Loiret, ainsi que l’ensemble des équipes de l’association, ont constaté l’an dernier « une augmentation de l’accueil » des publics dans le département, avec le basculement des plus précaires dans la pauvreté. En 2020, 2 000 personnes environ ont été soutenues par le Secours Catholique, dont 200 personnes de nationalité étrangère. L’association a ainsi observé une augmentation de la demande d’aide alimentaire en 2020 (+ 7 points dans le Loiret contre + 4 points au niveau national). Autres chiffres marquants : 57 % des ménages interrogés ont demandé cette aide pour la première fois, tandis que 70 % de ces bénéficiaires ont des enfants et 60 % sont de nationalité étrangère. Enfin, 43 % des publics accueillis ne perçoivent pas de ressources financières. « Cependant, plus de 20 % des personnes éligibles au RSA ne le demandent pas, idem pour les APL », rappelle Dominique Guy. Du reste, parmi les primo-demandeurs, plus de 14 % sont en activité. Ce qui fait à dire à Emmanuel Barbier, le nouveau délégué diocésain au Secours Catholique, que « l’accès à l’emploi ne suffit plus » pour éviter de tomber dans la pauvreté.
Partenariat alimentaire
Avec les problématiques liées aux confinements, 95 000 € de chèques alimentaires et d’hygiène ont été distribués l’an dernier. Parmi les effets constatés, 27 % des bénéficiaires disent régulièrement ne pas manger pendant toute une journée, et 83 % se disent inquiets des effets de leur alimentation sur leur santé. « Et nous avons régulièrement des demandes pour des frais dentaires », observent les bénévoles. Cette question alimentaire a d’ailleurs donné naissance à une initiative, première en son genre pour l’association caritative : un partenariat avec l’exploitation La Racinerie, à Saint-Cyr-en-Val. Celle-ci, après avoir lancé des paniers solidaires de fruits, légumes et œufs locaux d’une valeur de 15 € vendus symboliquement 2€ aux bénéficiaires du Secours Catholique, est passée à la vitesse supérieure. En effet, une nouvelle convention vient d’être signée entre Gérard Michaud, le gérant de l’exploitation, et le Secours Catholique : cet accord prévoit 20 000 € de précommandes en soupes, compotes et jus de fruits. Un partenariat gagnant-gagnant qui a permis à l’agriculteur de faire le choix d’investir dans du matériel de transformation, et qui se trouve être pour l’association le moyen de proposer à ses bénéficiaires des produits locaux et de qualité.
À cela s’ajoutent d’autres projets pour les 500 bénévoles du Secours Catholique loirétain, comme la création de deux boutiques solidaires : une à Ferrières-en-Gâtinais – où « les 27 bénévoles ont doublé le nombre de personnes accueillis » – et une à La Source. « Il s’agira d’une boutique pour les étudiants et par les étudiants. Au-delà de l’aspect vestimentaire, le but est le lien. Car beaucoup d’étudiants sont seuls ». Un local a, ainsi, été trouvé non loin de la piscine de La Source.