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Les chants du désert

Les chants du désert

Quatre chanteuses maghrébines sont réunies ce dimanche à Orléans dans Sahariennes, une création unique et exceptionnelle qui célèbre les différents héritages culturels d’un territoire foisonnant d’inspirations : le Sahara. Ces voix féminines le présentent sous un jour loin de tout conflit.
Ambre Blanes
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Le projet de Sahariennes a vu le jour lorsque le producteur et agent d’artistes Greg Connan a vu le concert d’une artiste sahraouie être annulé à l’Institut du monde arabe pour des raisons purement politiques, à savoir la pression des institutions marocaines sur le centre, pourtant censé représenter « tous les mondes arabes ». Il raconte : « cela a fait les gros titres, alors qu’il s’agissait d’un spectacle… Dans le métier, nous nous étonnions de ne pouvoir se produire sur notre sol. N’était-il pas possible d’avoir une artiste marocaine et une artiste sahraouie sur le même plateau ? J’ai donc décidé que j’allais le faire ! »

Greg Connan est ainsi allé chercher des artistes tous unis par une même envie de partage de la culture, sans territoire ni géopolitique, pour créer un spectacle qui rassemble, nourri des histoires de femmes, de mères et de grands-mères. Si certaines artistes n’ont pas osé rejoindre le casting par crainte de subir une pression de la part de leur pays, quatre femmes ont formé Sahariennes : l’Algérienne Souad Asla, la Mauritanienne Noura Mint Seymali, la Sahraouie Dighya Mohammed et la Marocaine Malika Zarra. Ce projet a redonné des lettres de noblesse à ce que les femmes artistes peuvent être dans ces pays très marqués par le patriarcat. Leur histoire personnelle rejoint celle de leur culture. Malika, par exemple, a vécu à New York pendant des années, ne trouvant pas sa place au Maroc ; tandis que Dighya habite désormais en France.

Il a aussi été question, pour le producteur et le directeur artistique Piers Faccini, de créer un dialogue et une rencontre. Les cultures musicales du Sahara ont en commun des influences, mais chacune a des instruments spécifiques (guembri, mandole, banjo, guitare, darbouka, cajon etdaf, karkabou) et un langage particulier. Ce sont grâce aux rythmes et aux harmonies qu’elles vont pouvoir se parler. Trouver une harmonie dans cette hétérogénéité et « faire monter la mayonnaise » n’a pas été facile, confie Piers Faccini. Il a fallu tendre vers une forme d’équilibre et de transparence – comme dans une conversation où tout le monde a le même temps de parole – pour que les chants traditionnels résonnent comme une incantation, une célébration qui s’élève de la terre vers les cieux, pour dépasser les frontières. « À l’inverse du monde politique finalement, le dialogue est toujours la voie vers la paix. Le fait que ces quatre femmes chantent ensemble sans message ni tension politique, c’est déjà extraordinaire », poursuit l’artiste. L’équipe, qui était en résidence à l’Opéra de Lyon jusqu’au 28 mai, sera accueillie à Orléans par la Scène Nationale le 6 juin. Nul doute que les femmes seront toutes vêtues des vêtements traditionnels de leur région. 

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