À Orléans comme ailleurs, des étudiants se sentent aujourd’hui considérés comme « les derniers des derniers ». Que leur répondez-vous ?
Les étudiants me disent en effet qu’il y a des choses très pratiques qui ne leur arrivent pas. Avec le problème de la présidence de l’Université (voir encadré), il y a un vrai sujet de communication. Par exemple, les étudiants me disent qu’il n’y a pas d’assistance sociale. J’ai pris rendez-vous avec les collectivités pour voir si l’une d’entre elles ne pouvait pas être détachée. Tout le monde a envie de faire, mais il faut désormais mettre en face les problèmes et les solutions.
Êtes-vous satisfaite de l’application du dispositif « repas à 1 € par jour pour tous les étudiants » à Orléans* ?
De ce qu’on me dit, c’est une bonne chose, mais les étudiants voudraient avoir des repas plutôt chauds que froids. J’essaye de joindre le directeur du CROUS, mais c’est un peu compliqué (sic)… Sur ce sujet de l’alimentation, des projets d’épicerie solidaire se mettent en place, comme celui d’Ô Campus (voir ci-dessous), que j’ai mis en relation avec l’ANDES. Oui, on prévoit une ouverture en septembre. C’est peut-être lointain, mais je préfère qu’on mette plus de temps mais qu’on propose quelque chose qui soit pérenne. Car le sujet de l’alimentation des étudiants date d’avant la crise.
Qu’en est-il du « chèque psy étudiant » ?
Il est mis en place cette semaine au niveau national. Les étudiants prennent un rendez-vous avec un psychiatre ou un psychologue, puis font ensuite leur demande de remboursement. Ces rendez-vous seront remboursés à 100 %.**
Qu’est-ce que le Gouvernement prévoit d’annoncer de plus pour aider les étudiants à traverser cette crise ?
Il y a déjà la reprise de certains cours en présentiel : même si ce n’est qu’à 20 %, c’est important. Le RSA jeunes est une demande de certains étudiants, mais de notre côté, nous cherchons plutôt à renforcer les solutions pour aider les entreprises à employer des jeunes.
Il y a une petite musique qui monte actuellement, à savoir qu’on « sacrifierait » aujourd’hui une génération d’étudiants pour protéger les anciens…
C’est une musique que j’entends aussi, et qui est un peu politisée. J’essaye d’expliquer médicalement que ça n’aurait pas de sens de mettre sous cloche les plus de 75 ans, parce qu’il faudrait alors se demander ce que l’on fait des 50-75 ans, qui sont aussi en réa. Aujourd’hui, les jeunes, dans leur globalité, ont plutôt besoin qu’on leur donne un peu d’espoir. S’ils perdent un an d’étude, cela ne veut pas dire qu’ils seront sacrifiés. Évidemment, ils ont besoin d’aides, mais ne je pense pas qu’il faille
les stigmatiser.
* Liste des établissements orléanais où bénéficier de ce dispositif sur /www.crous-orleans-tours.fr/actualite/repas-a-1-euro-etudiants/
** La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a expliqué lundi sur BFM TV que les étudiants intéressés devraient « commencer par aller voir un médecin généraliste au sein du service de santé universitaire ou sur une liste de médecins avec qui les services de santé ont passé des conventions. Puis ils choisissent dans une liste des psychologues, et ils sont accompagnés avec des séances de 45 minutes ».