Les Groues, c’est un peu le casse-tête métropolitain par excellence. En effet, si sous l’ancienne mandature orléanaise, la décision avait été actée d’y installer une Structure d’Accompagnement à la Sortie (SAS) pour les détenus du centre pénitentiaire de Saran, la volonté de la nouvelle équipe municipale orléanaise ne va plus dans le même sens. En juin dernier, Serge Grouard et Florent Montillot ont en effet publiquement appelé à déplacer le projet… à Saran, près de l’actuel centre pénitentiaire. Une annonce qui a évidemment fait bondir de joie l’édile saranaise, Maryvonne Hautin… Depuis, les choses ont-elles changé ? « Nous avons réaffirmé notre position hier encore devant la préfète, nous répétait la semaine dernière Florent Montillot, premier maire-adjoint d’Orléans. Nous n’avons pas bougé depuis le mois de juillet ! »
« Des engagements ont été pris »
Du côté de Saint-Jean-de-la-Ruelle et de son adjoint à l’urbanisme, Pascal Laval – qui est aussi conseiller métropolitain –, la position n’est pas tout à fait la même… « Nous respectons la loi, commente ce dernier. Des engagements ont été pris. Il serait dommage de tout balayer. » Du côté des services métropolitains, on indique que les aménagements (réseaux notamment) de cette SAS se poursuivent afin de répondre aux obligations réglementaires. Et si le rythme de ces aménagements a ralenti dernièrement, cela serait dû à des problèmes d’approvisionnement en matériaux. Si cette SAS n’était pas construit aux Groues, comme le souhaite Florent Montillot, la Ville d’Orléans devra mettre la main au portefeuille, et cela se chiffrerait en centaines de milliers, voire en millions d’euros, pour dédommager l’État.
Autrement, pour l’ensemble du projet, les études visant à tout remettre à plat dans l’aménagement du site sont en cours. « Même s’il y aura du logement, on ne peut pas passer outre le fait qu’avec la Covid, l’aspiration est à plus d’espaces verts », explique Pascal Laval. Quant à la concertation, l’adjoint au maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle révèle que « la démarche expérimentale d’urbanisme et d’architecture menée par l’atelier La preuve par 7 est arrêtée, car elle n’a pas abouti en raison notamment de la période Covid-19. Il y avait aussi dans cette démarche des financements de l’État qui sont terminés. Cependant, la concertation devrait reprendre avant la fin de l’année. »
En attendant l’annonce d’éventuels ateliers, Orléans Métropole propose toutefois en ce moment une exposition sur place réalisée avec les riverains et les anciens de la cité d’urgence, à partir de témoignages et de prêts de photos. Les documents sont à voir sur les grilles longeant le nouveau cheminement derrière la salle d’escrime, rue Fernand-Pelloutier, à Orléans. Cette exposition revient notamment sur la belle époque du quartier, son emprise militaire, la vie quotidienne et la cité d’urgence.