Les Panthères vivent-elles leurs derniers mois comme porte-étendards de Fleury-les-Aubrais ? C’est aujourd’hui la question qui se pose, alors que Carole Canette, la maire de Fleury, et Serge Grouard, le maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole, ont exposé cet été à la Ligue féminine de handball et à la Fédération française de Handball un projet qui rebattrait les cartes du sport professionnel dans l’agglomération orléanaise. Dans un courrier daté du 21 juillet et que La Tribune Hebdo a pu consulter, les maires de Fleury et d’Orléans indiquent que le Fleury Loiret handball a sollicité auprès de la Métropole « un soutien exceptionnel pour contribuer à l’apurement de sa dette, ainsi qu’un doublement de l’aide de la collectivité »*. Arguant que « la situation financière de la Métropole ne le permet pas », Serge Grouard et Carole Canette précisent que « la Ville d’Orléans envisage de reprendre la compétence de soutien aux clubs historiquement orléanais que sont l’USO et l’OLB. Et concernant les deux autres clubs actuellement soutenus par la Métropole, et en particulier le Fleury Loiret Handball, différents scénarios sont envisagés, parmi lesquels figure l’intégration du club dans le périmètre de compétence de la Ville d’Orléans ». Si ce scénario devait bel et bien se dessiner, la municipalité orléanaise envisagerait alors « d’apporter un financement exceptionnel si les autres partenaires publics mais aussi privés font également cet effort d’accompagnement du club dans cette phase difficile ».
Question politique
Cette proposition, qui n’avait pas tout à fait vocation à rester confidentielle (puisque de nombreux maires et élus métropolitains en ont eu connaissance cet été), a fait jaser dans les milieux sportif et politique orléanais, qui se confondent souvent. Quelques élus locaux se sont ainsi étonnés de voir la maire PS de Fleury signer « un courrier commun » avec le maire LR d’Orléans. Plus sérieusement, certains élus font aussi remarquer que la question du sport de haut niveau dans la Métropole, ses compétences et son financement, ont participé à la chute de Christophe Chaillou à l’automne dernier. Même si ce n’est que du sport, mais justement parce que c’est du sport, ce dossier est sensible, et les commentaires sont rares. À la Métropole, on nous répond ainsi que ce transfert de compétence évoqué plus haut est une hypothèse de travail qui doit d’abord être « discutée en conférence des maires ». Quant à la direction du FLH, c’est silence radio. La maire de Fleury, Carole Canette, a cependant fait à La Tribune Hebdo l’exégèse du projet. D’abord pour nous dire qu’elle continuait de penser que la Métropole était l’échelon le plus indiqué pour s’occuper du sport de haut niveau et des Panthères, puis pour nous expliquer que la Ville de Fleury n’avait pas les moyens de « reprendre » le Fleury Loiret Handball dans son périmètre de compétences. Et que devant le refus de « la présidence de la Métropole » de mettre davantage au pot, elle considérait que la « reprise » éventuelle du Fleury Loiret Handball par la Ville d’Orléans était la solution la plus adéquate pour éviter la disparition du club. « Mon enjeu, c’est que les Panthères ne meurent pas », insiste Carole Canette, qui dit aussi poser certaines conditions, comme la sauvegarde du centre de formation ou la pérennité du lien avec l’association – le CJF – d’un côté et avec la Ville de Fleury de l’autre. « Ce n’est pas un divorce, mais un nouvel élan », compare ainsi la maire de Fleury, qui ne s’avance ni sur le calendrier de ce transfert éventuel, ni sur le nom de la future mariée. Le FOLH (Fleury Orléans Loiret Handball) est-il en approche ? La discussion n’a visiblement pas été aussi loin. Mais avant que le dossier ne se concrétise, Carole Canette prévient : « il faut agir vite, très vite, et avoir une proposition claire et ferme de la part d’Orléans. En retour, il doit y aussi avoir des perspectives
tracées par le Fleury Loiret Handball, car il ne vous aura pas échappé qu’il y a une petite question sportive et une petite question financière. Il est normal que les collectivités viennent au chevet de ce club, mais elles doivent aussi avoir des garanties sur la suite. Il faut nous dire quel est le plan d’action pour redresser les finances et pour avoir une meilleure organisation sportive. À eux de nous donner des éléments. Je ne suis pas exigeante sur la manière, mais sur les garanties qu’on pourra nous donner ».
*La Métropole évoque « une subvention annuelle de 110 600 € (220 600 € en 2020 pour faire face à la crise sanitaire » ainsi que « 45 000 € d’achats de prestations ».