Si la transition écologique ne peut plus attendre, les transporteurs routiers doivent eux aussi engager leur révolution. « Le transport représente un tiers des gaz à effet de serre, dont 14 % pour le transport routier, a ainsi posé la semaine dernière Régine Engström, Préfète de région. Les aides financières de l’État ne peuvent pas tout : ce qui fera la différence, c’est l’implication des citoyens et des entreprises. Mais nous allons essayer d’aider les transporteurs à court terme, avec un plan de résilience (une aide à l’acquisition de carburant, ndlr). » Dans le cadre de cette coopération, huit entreprises de transport routier de marchandises, dont trois loirétaines (TLR Transports à Saran, Transeco à Fleury et TVF Transports à La Ferté-Saint-Aubin) et cinq entreprises de transport de voyageurs ont signé la charte Objectif CO2. En tout, ce sont 67 entreprises qui se sont engagées à améliorer la performance environnementale depuis 2009. « Cela représente une économie de plus de 10 millions de litres de carburant et une réduction de près de 33 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 112 allers-retours Paris-New York », a souligné Régine Engström, qualifiant cette démarche volontaire « d’exemplaire ». Les professionnels signataires de la charte ont évoqué, chacun, leur stratégie : utilisation de carburants alternatifs – certains transporteurs comme LDT Transports et Voyages, à La Châtre (36), se sont lancés dans la construction de stations d’avitaillement en gaz bio GNV –, formation des conducteurs à l’éco-conduite, optimisation des flux et du remplissage des camions afin que les véhicules ne roulent pas à vide… Translocauto, à Dreux, a quant à lui décidé de transporter ses marchandises en
vélos-cargos pour le dernier kilomètre !
Une profession décriée
Alors que Philippe Fournié, vice-président de la Région en charge du transport, a demandé à « faire évoluer le modèle social » afin que la profession soit plus attractive, les transporteurs ont aussi évoqué de façon plus générale leurs difficultés de recrutement. Ils ont pourtant, disent-ils, la volonté de fidéliser leurs salariés en permettant notamment à leurs conducteurs expérimentés de former les autres. Une vraie nécessité alors que 50 000 conducteurs français arrivent bientôt à l’âge de la retraite… « Nous sommes une profession décriée mais importante, car 90 % des marchandises françaises sont acheminées via le transport routier », a ainsi rappelé Stéphane Robinet, de TLR Transports, à Saran, bientôt rejoint par une cheffe d’entreprise tourangelle émue. « Nous ne sommes pas les vilains petits canards qui embêtons les départs en vacances ! » a ainsi lâché, des larmes dans la voix, Carole Delomenie, directrice de Challenge Transports en Touraine.