Clope au bec, un bonnet sur le crâne, Guillaume Garrié peaufine son œuvre. Le bonhomme est du genre complètement nature, pas le moins du monde enfermé dans sa tour d’ivoire. « Mon monde, il est ouvert !, rigole-t-il. Faire des murs comme ça à l’extérieur, parler aux gens en même temps… C’est la teuf ! » À côté, un collectionneur orléanais qui l’apprécie nous dresse son panégyrique, en nous persuadant Guillaume Garrié est le « nouveau Gauguin »…
L’intéressé a décliné pour trois mois (voir encadré), sur le Mur des Carmes, l’une de ses anciennes toiles, Les Fleuristes, qu’il avait exportée en Slovaquie. Difficile de décrire par les mots l’œuvre en question ; disons plutôt qu’elle symbolise « l’éclosion » et qu’elle dit aussi certaines choses de ce printemps reconfiné. Il y a des couleurs, des corps de femmes, du figuratif et « pas mal de végétaux ». Bref, c’est « un truc qui claque un peu », comme le dit l’auteur, Orléanais pur sucre de 43 balais qui en paraîtrait dix de moins.
« Un truc qui claque »
Guillaume Garrié, en 2003, avait fondé la galerie Wall, déjà centrée « art urbain », avant de migrer au milieu des années 2010 vers l’atelier d’artistes Oulan-Bator, où il côtoie aujourd’hui d’autres peintres orléanais comme son grand pote, Onie Jackson. Les deux lascars exposeront d’ailleurs à Paris (Odyssée), en mode confiné, à partir du 25 avril et jusqu’au 25 mai. Dure, la vie d’artiste peintre en ce moment ? « Tu rigoles ou quoi ? Avec la vente on-line, on n’a jamais aussi bien bossé ! », répond l’artiste. S’apprêtant à être également exposé à Anvers, en Belgique, Guillaume Garrié a également ajouté depuis 2018 une autre corde à son arc, avec la sculpture et le volume. Ses œuvres monumentales ont d’ailleurs été installées dans le Marais, à Paris, à Beaubourg et à Bastille. Bref, en termes d’artiste complet, le bonhomme se pose là et, entre une bière et un kebab, il se réjouit visiblement de refaire le Mur en ce printemps 2021. Comme une sorte de réminiscence à déguster frappée.