Le traditionnel marché de Noël d’Orléans ouvrira bien ses portes le 29 novembre prochain… Mais dans quelles conditions ? À l’heure où nous écrivions ces lignes, des incertitudes planaient encore. Une réunion de calage devait ainsi avoir lieu, le mercredi 24 novembre au soir en préfecture du Loiret pour avoir une vision plus précise, notamment sur la question du pass sanitaire. Le 17 novembre, les élus orléanais pensaient ainsi que ce dernier ne serait demandé que sur la place du Martroi, mais le week-end suivant, certains de nos confrères locaux avançaient qu’il pourrait être étendu place de la République et place de Loire. Contactée en début de semaine sur ce point en particulier, la Préfecture du Loiret nous a renvoyé à la réunion du 24 novembre… Quant à la jauge, la mairie d’Orléans assurait, toujours la semaine dernière, qu’il n’y en aurait pas, contrairement au Festival de Loire. Mais la situation sanitaire évolue presqu’au même rythme que la cinquième vague, et il n’a échappé à personne que le taux d’incidence remonte dans l’Hexagone. Alors certes, au 13 novembre, celui-ci n’était encore « que » de 79,30 pour 100 000 habitants dans le Loiret, mais les données devaient être réactualisées ce mercredi. Si la courbe remontait, se pourrait-il que le marché de Noël soit annulé en dernière minute, ou même fermé en cours de route ? En tout début de semaine, la mairie d’Orléans faisait valoir son optimisme : dans les échanges qu’elle avait eus jusqu’alors avec la Préfecture, de tels scénarios ne paraissaient pas avoir été vraiment envisagés. Du reste, si l’on regarde un peu au-delà d’Orléans, aucun gros marché de Noël en France ne semblait, en début de semaine, avoir été rayé du calendrier. Dans le Grand Est, région voisine à l’Allemagne, où des événements de ce type ont déjà été supprimés ces derniers jours, des commerçants, cités par France 3 Grand Est, disaient cependant se préparer à pareille éventualité… Mais pour en arriver à une telle extrémité à Orléans, il faudrait que la situation soit grave. Car même si la santé publique prédomine par rapport aux contingences financières, la mairie va quand même dépenser environ 370 000 € pour l’organisation de ce marché de Noël (qui doit être compensée par 215 000 € de recettes, soit, selon la mairie, un coût net estimé de 155 000 €, ndlr). Et si l’événement devait être remis en question, il n’y aurait pas d’assurances pour couvrir les pertes, expliquent des élus.
Vert d’usage
La semaine dernière, le message donné par ces derniers était toutefois de vouloir célébrer de nouveau la magie de Noël après des mois de restrictions. D’un optimisme à toute épreuve, Fanny Picard, conseillère municipale déléguée à l’événementiel, expliquait ainsi que « le but était de faire un Noël chaleureux ». Pour cela, la Ville d’Orléans s’est d’ailleurs inspirée de ce qui se fait de l’autre côté du Rhin, où les marchés de Noël sont habituellement un vrai régal pour les sens. D’ailleurs, Orléans, qui clôt en 2021 les festivités du 61e anniversaire de son jumelage avec Munster (Allemagne), empruntera quelques codes à sa ville amie, avec des « décorations, couronnes, calendriers de l’Avent » qui rappelleront, promet-on, les ambiances germaniques.
Deuxième point sur lequel a voulu insister la mairie d’Orléans : si le rouge est la couleur de Noël, elle sera cette année teintée de vert. « Nous aurons un marché très respectueux de l’environnement », a ainsi assuré William Chancerelle, adjoint à la culture, à l’animation touristique, aux jumelages et à l’événementiel. La Ville se sait en effet très attendue sur ce point, autant par les habitants que par les médias, comme elle a pu le constater lors du dernier Festival de Loire. Ainsi, sur la place de Loire, l’un des trois pôles du marché de Noël, « une vingtaine d’artisans, d’associations, de commerçants et de producteurs locaux (…)
présenteront leurs créations et leurs trésors de seconde main, alternative aux traditionnels cadeaux de Noël » avec dix chalets « dédiés à l’économie sociale et circulaire, la réparation, la customisation et l’upcycling ». En outre, sur la place du Martroi, épicentre du marché de Noël, les élus ont certifié que « tous les objets cadeaux seraient fabriqués localement et vendus en circuit court ». « Ce ne sera pas un marché artificiel, mais bien implanté localement, a appuyé William Chancerelle. On veut marquer un grand coup en lien avec les Assises de la Transition écologique ». Est-ce d’ailleurs pour cette raison que la traditionnelle patinoire a été « squeezée » de la place de la République, où elle s’était enracinée ces dernières années ? Toujours est-il que sur ces lieux, on retrouvera simplement des étals d’objets cadeaux ou alimentaires ainsi qu’un marché aux sapins.
En tout, sur les trois pôles du marché de Noël, une centaine d’exposants se relaieront tout au long du mois de décembre dans les 70 chalets mis à disposition. Même si l’heure est d’ailleurs, aujourd’hui, sur le territoire métropolitain, à la « réduction de la voilure », la mairie d’Orléans indique n’avoir pas augmenté les tarifs de location des chalets, estimés à entre 35 et 200 € par jour. « La voilure avait été conservée, mais on va peut-être gonfler la voilure », prévenait cependant, la semaine dernière, l’adjoint au commerce Luc Nantier, signalant par là que de nouvelles contraintes en termes de sécurité sanitaire pouvaient faire gonfler la facture.