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Orléans, the place to be ?

Orléans, the place to be ?

Si le Festival de Loire devrait drainer, en ce début d’automne, quelques milliers de touristes de plus à Orléans, la fréquentation observée cet été réjouit déjà les élus métropolitains et les acteurs locaux. Selon eux, la cité johannique et son agglomération commencent à devenir un peu plus qu’une ville-étape pour les visiteurs.
Benjamin Vasset
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«Mais Orléans, c’est beau en fait ! » Cette petite phrase, entendue cet été dans une conversation à la terrasse d’un bistrot, résume en peu de mots l’image redorée de la cité johannique sur le plan touristique. Encore éloignée des radars il y a quelques années, la destination « Orléans » commence à en effet à se faire une place au soleil auprès de la clientèle française et étrangère. Les derniers chiffres du tourisme distillés la semaine dernière ont ainsi égayé le début du mois de septembre des élus et acteurs locaux : selon la Métropole, l’été 2021 a en effet été marqué « par une fréquentation en forte hausse des visiteurs internationaux, +30 % par rapport à l’été 2020 ».

Évidemment le bond est forcément spectaculaire si l’on prend pour référence l’année dernière, marquée par de fortes contraintes de déplacements pour les touristes européens. Mais même par rapport à 2019, les chiffres montrent une hausse sensible des visiteurs étrangers : +2,6 %, alors même que les Britanniques, habituels amateurs de la région, ont dû pour beaucoup rester manger des Pim’s et siffler des Guiness sous le crachin anglais. A contrario, les Néerlandais (17 % de la clientèle étrangère), les Allemands (15,6 %), les Belges (11 %) et les Espagnols (8,2 %) sont venus en masse apprécier les charmes de la métropole orléanaise. Des nationalités moins habituées aux beautés johanniques ont également été recensées sur le territoire, comme les Polonais (5 % de la clientèle étrangère, +…779 % par rapport à 2020 !) et les Italiens (4,6 %, +253 %). La tendance étant à la relocalisation des vacances, les Français, et notamment les Franciliens, auront aussi ramené leurs parapluies cet été : la Métropole estime à +35 % par rapport à l’an dernier le nombre de touristes hexagonaux supplémentaires. 

Dans le centre-ville d’Orléans, le vénérable Hôtel Groslot a vu défiler plus de 17 500 personnes en juillet et en août, tandis que 50 000 paires d’yeux ont profité du Son et Lumières de la Cathédrale. Le MOBE, récemment rouvert, a enregistré plus de 20 000 visiteurs au mois de juillet. Plus au sud, le Parc Floral a ébaubi 35 000 personnes environ, tandis que le Parc de Loire (Ile Charlemagne et ses environs) a fait ruisseler quelques 240 000 fronts entre juillet et août. Mais le « best-seller » de l’été, s’étonnerait presque la Métropole, c’est le beau succès du petit train touristique, qui a pu offrir aux visiteurs un peu d’espace à l’abri de la pluie et une activité ludique durant cet été aqueux. Selon Axel de Beaumont, directeur d’Orléans Val de Loire Tourisme, ses bons chiffres sont à mettre au crédit du recentrage de l’Office de Tourisme place du Martroi, qui commercialise des billets du petit train. D’ailleurs, par rapport à l’an dernier, le bâtiment de l’Office a accueilli 50 % de visiteurs en plus que  son devancier, auparavant situé place de l’Étape. Des statistiques qui valident, pour les élus, le choix de déplacer cet Office du Tourisme en plein cœur d’Orléans. « Avant, il n’attirait que des touristes, désormais, beaucoup de locaux y entrent », ajoute Marie-Philippe Lubet, vice-président de la Métropole en charge du tourisme.

« les touristes doivent se dire : ici, je ne vais pas m’ennuyer »

Axel de Beaumont, directeur d’Orléans Val de Loire Tourisme

Allonger les week-ends

Si, globalement, ces chiffres du tourisme à Orléans demandent confirmation dans les mois et années qui viennent, ils semblent aussi sceller une stratégie tournée vers les Français et les pays frontaliers. La métropole ne sera probablement jamais une destination où l’on viendra séjourner deux semaines pendant l’été, mais dans l’esprit des matières grises du tourisme local, il est possible de « fixer » un peu plus longtemps les visiteurs lors de « city breaks » ou week-ends prolongés. D’où les offres qui se développent pour coupler la découverte d’Orléans avec les châteaux de la Loire – notamment Chambord – et faire de la cité johannique le lieu d’hébergement de ces excursions en territoire ligérien. L’idée, c’est en outre de faire vivre des « expériences » véhiculées ensuite par le bouche-à-oreilles ou diffusées sur les réseaux sociaux, violents accélérateurs de particules en matière de tourisme. D’ailleurs, l’une des armes de la métropole orléanaise, qui est aujourd’hui partagée dans bien d’autres territoires de France, c’est de chouchouter des « influenceurs » référencés. « Il faut bien les choisir, car il y en a beaucoup, note Axel de Beaumont. Nous en avons encore 6-8 il y a une dizaine de jours pour leur faire découvrir le territoire façon Pékin-Express ». En outre, si personne ne peut aujourd’hui se passer d’une présence intelligente et ciblée sur le numérique, les vieux pots résistent encore pour faire la promotion du territoire : la Métropole orchestre ainsi depuis quatre ans des campagnes d’affichage à Paris, Londres, Amsterdam ou en Allemagne ; elle porte aussi l’intérêt de la destination auprès des médias. « Il y a dix jours, nous avons eu droit à une page intégrale dans le supplément week-end du Times londonien », se félicite Axel de Beaumont, qui dit également faire venir des « prescripteurs » à Orléans et se déplacer lui-même en Europe pour rencontrer des tour-operators qui inscriront la destination à leurs catalogues.

Nature et vélo

Dans un proche avenir, les têtes pensantes du tourisme métropolitain veulent continuer à positionner Orléans comme un territoire de tourisme « doux et nature ». Sauf que, hormis Paris et à un degré moindre l’arc méditerranéen, toutes les régions, départements et métropoles de France surfent sur la vague post-Covid en vantant un territoire « vert » où l’on peut y respirer un bon air pur. C’est là que le vélo – sur terrain plat – intervient : même si, par rapport à l’an dernier, les passages ont quelque peu baissé sur le tracé de la Loire à Vélo dans la métropole orléanaise, ils ont toutefois progressé par rapport à 2019. « Si on raisonne à une échelle plus large, nous avons ici la Scandibérique ou la Loire à Vélo, explique Axel de Beaumont. Après, le vélo, c’est bien, mais il faut qu’il y ait des points d’étape, des arrêts intéressants. En gros, que le visiteur se dise : « ici, je ne vais pas m’ennuyer ». »

Les élus sont également conscients qu’il faut continuer à améliorer quelques basiques pour faire grimper les satisfécits des visiteurs, puis le nombre de pouces verts sur les réseaux. « Il faudrait sans doute que nos partenaires puissent faire bénéficier d’un accueil plus élargi, analyse Marie-Philippe Lubet. Certains établissements sont encore fermés le lundi. Nous devons peut-être aussi travailler à une amélioration de l’offre, restaurants et autres ». Le panorama de la gastronomie orléanaise fait, en effet, peine à voir avec celui proposé par Tours. Certes, cela ne fait pas tout : il se murmure en effet que les chiffres du tourisme à Orléans seraient meilleurs que chez sa voisine tourangelle. Ça ne rapporte rien, mais ça ne coûte rien de le dire non plus.

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