L’ambiance de la rentrée
« Même si tout n’est pas réglé, la situation sanitaire est plutôt bonne. Je suis contente de la stratégie vaccinale qui a été mise en place. Nous en sommes là où nous voulions être au printemps, malgré ce que prédisaient certains, et notamment le maire d’Orléans. Du reste, sur le plan économique, je sens aussi les gens beaucoup plus positifs. On sent la reprise. Même si, je l’entends beaucoup : il y a un problème de main d’œuvre. Pourtant, la majorité en a fait beaucoup en quatre ans : on a multiplié par un et demi le temps de formation des Français, on a réformé l’apprentissage… Maintenant, il faut aller plus loin et faire la réforme de l’assurance-chômage. Il y aussi à faire pour développer l’attractivité de certains métiers. J’étais l’autre jour au Leclerc d’Olivet, où le directeur me disait qu’il avait en ce moment 70 postes dont 40 CDI à « offrir ». Dans le public, aussi : aujourd’hui, et je le vois au CHRO, il y a un manque d’infirmiers. Et pourtant, grâce au Ségur de la Santé, il y a neuf milliards de mis sur la table pour leur rémunération… »
Le bilan du quinquennat
« Je crois que le point positif, c’est l’amélioration du pouvoir d’achat. C’est un fait, même si ce n’est pas forcément ressenti par les gens. Nous sommes quand même la majorité qui a baissé les impôts en cinq ans*. À l’inverse, je pense qu’on aurait dû faire mieux sur la transformation des administrations centrales de l’Etat. Même si, la simplification, on l’a déjà commencée avec la mise en place de l’impôt à la source. »
La rémunération des profs
« Anne Hidalgo propose de doubler le salaire des enseignants si elle est élue ? Je suis d’accord pour dire que ça fait des années que les profs ne sont pas assez considérés. Alors, ok pour doubler leurs rémunérations, mais quelles contreparties propose-t-on pour transformer l’Education Nationale ? La campagne va être remplie de propositions démago comme celle-là. On sera là pour montrer que ça n’est pas très sérieux. »
La tonalité de la campagne à venir
« Les mesures prises suite au Beauvau de la sécurité répondent aux revendications des gendarmes et des policiers, mais aussi à une partie des Français qui se sentent en insécurité. Est-ce que ça sera le thème clé de la campagne ? Ce que je peux vous dire, c’est que c’est un sujet, puisque les gens m’en parlent, comme ils me parlent de communautarisme et de laïcité. Je compte vraiment sur Emmanuel Macron pour élever le débat sur ces questions. Pour le reste, ne commentons pas les propos de Zemmour. Ce serait entrer dans
son jeu. »
Macron, un président de droite ?
« Et le dédoublement des classes prioritaires, c’est une mesure de droite ? Moi, je crois qu’on peut parler d’un bilan très équilibré, celui d’un Président pragmatique. L’une de mes convictions, qui a été portée durant ce mandat, c’est que ceux qui travaillent doivent être plus valorisés que ceux qui ne travaillent pas. Alors ça, oui, c’est peut-être un truc de droite, mais c’est la réalité. »
Sera-t-elle candidate ?
« Si je suis dans la même énergie et la même envie qu’aujourd’hui, oui. Mais ma décision n’est pas encore définitive. Ce qui me motive, ce sont les sujets nationaux qui touchent à la santé. J’ai eu la chance de porter une loi pendant ce quinquennat**, il y a maintenant tout un travail à faire pour qu’elle soit appliquée. Sur la santé, je suis consciente que les hôpitaux ne vont pas bien, malgré les milliards qui ont été engagés. Il y a, aussi, encore beaucoup de questions autour de l’accès aux soins. Mais oui, je souhaite que le Président soit réélu. Il est la personne qui peut lutter contre le déclinisme. Moi, je suis très à l’aise avec son bilan, parce qu’il n’y a pas eu de surprises, dans le sens où il a fait ce qu’il avait dit qu’il ferait. Il a tenu ses engagements. La transition écologique ? On a fait du concret, comme la suppression des pailles en plastique, le dispositif Ma Prime Rénov’, etc. Nous, on est pour accompagner la transition, pas pour une rupture brutale. Le vrai sujet, il est aux niveaux européens et mondial. Et dans ce cadre, nous sommes moteurs sur la transition. »
Métropole / mairie d’Orléans : « on va m’entendre »
« On m’a peu entendu jusqu’à présent, parce que je ne veux pas entrer dans le piège des polémiques. Mais je peux vous dire qu’on va m’entendre et nous entendre prochainement, en conseil de métropole, sur les questions de mobilités et d’impôts. La politique métropolitaine telle qu’elle est conduite actuellement entraîne
de l’immobilisme. »
*Selon une étude de l’Institut Montaigne réalisée en août dernier pour Les Echos, qui évoque 50 milliards d’euros d’allègement d’impôts en cinq ans. Mais l’Institut Montaigne, un think tank qualifié de libéral, écrit aussi que ces baisses d’impôt n’ont pas été accompagnées d’économies budgétaires suffisantes, selon lui.
** « Loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification », sur le recrutement des personnels hospitaliers, la gouvernance des hôpitaux, la lutte contre l’intérim médical, etc.
Une réponse
C’est bien de mettre en avant les points positifs. C’est humain: on montre ses belles plumes et l’on cache ses vieilles casseroles.
N’oublions pas que Nicolas HULOT a démissionné du gouvernement. C’est le symbole du peu d’intéressement sur l’urgence climatique par ce gouvernement néo-libéral qui continue sa course vers l’iceberg. Je rappelle le dôme de chaleur cet été sur le Canada ou les températures ont dépassé les 50° pendant de nombreux jours.
Si à nous seuls nous ne pouvons prendre le problème à bras le corps, il est toutefois possible d’être exemplaires. Déjà nous devons créer un véritable statut de l’arbre urbain afin de le protéger de l’appétit des promoteurs. Nos villes sont devenues trop minérales et nous allons assister dans les décennies qui viennent à un exode massif vers des territoires moins exposés.
Ce n’est pas parce-que tout le monde se jette dans la Loire que nous devons également le faire. Nous devons mettre en place une véritable politique urbaine afin de s’adapter au changement climatique. C’est une question vitale.