S’il est bien un point qui fait débat entre les différentes couleurs politiques de la Région Centre-Val de Loire, ce sont les orientations budgétaires. D’un côté, Nicolas Forissier (LR) juge la majorité trop optimiste dans ses prévisions face à la crise énergétique, l’inflation galopante et une grande incertitude des recettes. De l’autre, le camp centriste, piloté par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau (Modem), sous-entend que François Bonneau, président (PS) de la Région, n’utilise pas la totalité de sa part de TVA. L’intéressé, lui, estime faire preuve d’un « optimisme réaliste face au poison de l’inflation. En 2022, il y a eu 15 % de moins de cartes grises que prévu et la consommation est déjà baissière », affirme le président de Région, qui a déjà alerté l’État de l’impossibilité de payer les 20 M€ de plus réclamés par la SNCF en 2022 en raison du coût de l’énergie, ainsi que les 50 M€ supplémentaires annoncés déjà pour 2023. François Bonneau espère que l’État – comme lors du Covid – viendra en soutien à hauteur de 80 %. À ces contraintes s’ajoutent l’électricité et le prix des denrées alimentaires dans les cantines. Alors, si François Bonneau assure avoir donné comme ligne directrice de ne pas dépasser les 7,5 années de désendettement, on s’inquiète déjà dans les rangs de l’opposition LR de la trajectoire de cette dette. « La Région est de plus en plus obligée d’emprunter », alerte Nicolas Forissier, qui estime que la collectivité doit s’attaquer à ses dépenses de fonctionnement. Malgré le contexte, la majorité régionale se veut protectrice et annonce maintenir « l’investissement à haut niveau » dans le futur budget 2023, notamment dans les lycées ou les transports. Cela passe aussi par un soutien à l’économie à travers un nouveau Schéma de Développement Économique, d’Innovation et d’Internationalisation, mais aussi par de nouveaux outils, comme la création d’une société baptisée Centre-Val de Loire investissement afin de « servir l’amorçage industriel, la relocalisation et la transition écologique ». La création d’un « fonds économique de proximité » pour soutenir des investissements de modernisation a aussi été annoncée. La Région souhaite également créer une « agence régionale énergie-climat » (AREC), qui servira tout à la fois à rassembler les guichets d’information existants pour les particuliers – comme les ADIL – mais aussi conseiller les entreprises ainsi que créer de nouveaux outils de financement.
Plus de proximité
La Région compte aussi renforcer sa visibilité de proximité. « Une décentralisation des différentes directions existe déjà depuis 2017 à travers les Espaces Région Centre, mais nous voulons aller plus loin avec les Maisons de la Région, indique François Bonneau. Il faut notamment que, dans chacune de nos maisons, nous ayons un collaborateur capable d’informer sur le montage des dossiers de fonds européens. » Pour l’heure, le Loiret n’a, lui, pas de Maison de Région, mais une l’implantation est recherchée. Côté opposition, Nicolas Forissier estime qu’il est nécessaire de « redéployer des personnels dans ces maisons afin d’aider les chefs d’entreprise, les élus et associations dans le montage de dossiers. Tout le monde ne peut pas venir à Orléans ! ». Enfin, concernant la jeunesse, François Bonneau a annoncé sa volonté d’aller vers une gratuité des transports RÉMI pour les 16-25 ans d’ici la fin de son mandat. Il souhaiterait déjà la mettre en place sur les week-ends au dernier trimestre 2023.