Même dans des années sans élection, il y a… des élections ! Si les Français ne sont pas priés de se rendre aux urnes en 2023 pour choisir leurs décideurs, plusieurs partis politiques vont désigner leurs responsables. Les Républicains, le Rassemblement National et Europe-Écologie-Les-Verts ont pris les devants ; ce sont désormais au PS et à Renaissance de nommer de (nouveaux) dirigeants. Les 28 et 29 janvier, le parti présidentiel va également renouveler ses relais dans les territoires. Et ce ne sont plus seulement des « référents départementaux » qui seront désignés, mais des équipes complètes, avec un bureau, un secrétaire général, un trésorier et des membres de commissions. « Nous devenons un parti », résume Nicolas Bertrand, actuel référent départemental de Renaissance, qui va du coup mener une liste de 20 noms. Pour décrocher le poste de président du parti dans le Loiret, il aura face à lui Mathieu Legrand, ancien candidat de la LREM aux élections départementales de 2021 dans le canton Orléans-1.
Importance stratégique
Ce scrutin interne dans le Loiret aura une forte valeur symbolique, puisqu’il pourrait, selon nos informations, mettre face à face les trois députés Renaissance élus en juin dernier : si Caroline Janvier
(2e circonscription du Loiret) et Anthony Brosse (5e) vont soutenir Nicolas Bertrand, Stéphanie Rist (1e) pourrait quant à elle se retrouver sur la liste de Mathieu Legrand. Joint mardi, celui-ci n’a pas confirmé cette information dont nous avaient fait part plusieurs sources internes à Renaissance, en fin de semaine dernière. Si ce scénario se confirmait, il n’étonnerait pas grand-monde au sein du microcosme politique actuel, qui connaît les rapports plutôt frais qu’entretiennent Caroline Janvier et Stéphanie Rist. Nicolas Bertrand indique pour sa part qu’il sera soutenu par Éric Lepêcheur ou Sandra Diniz (suppléants de Caroline Janvier et d’Anthony Brosse), mais aussi par Francis Lavenu, adjoint à Chécy, ou encore par Claire Fradot, qui avait constitué en 2021 un binôme avec… Mathieu Legrand lors des élections départementales. Mardi, ce dernier n’a pas voulu communiquer l’identité de ses soutiens mais, toujours selon nos informations, Stéphane Fautrat, collaborateur parlementaire de Stéphanie Rist, Virginie Le Bret, Mélusine Harlé, Alexandre Radin (élu dans l’opposition à Jargeau) ou Aude Vrillet (collaboratrice parlementaire du député parisien Stéphane Maillard), pourraient faire partie de sa liste. « Une liste de renouvellement, de rassemblement et non de division », assure cependant Mathieu Legrand, qui veut « mettre en avant » dans son projet « l’est du département et la métropole d’Orléans, sur laquelle nous voulons faire des propositions en termes de fonctionnement. » De l’autre côté, on veut porter, lors de ce scrutin, une certaine idée de la « diversité » sociale et territoriale. Cette élection interne aiguise en tous cas les appétits, puisque, dans la nouvelle organisation de Renaissance, chaque bureau départemental aura des pouvoirs élargis, notamment celui d’investir les candidats aux prochaines municipales pour les villes de moins de 60 000 habitants. C’est-à-dire, dans le Loiret, toutes les communes… sauf Orléans. Fin janvier, ils seront donc 250 militants départementaux à se prononcer pour leurs responsables locaux. Un nombre qui tranche avec celui de 3 200 annoncé l’an dernier lors des élections présidentielle et législative. Mais c’est oublier qu’à l’époque, un simple clic suffisait pour se revendiquer adhérent de La République en Marche tandis qu’aujourd’hui, une cotisation est demandée. Un vrai « parti », on vous dit…