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Rue des Carmes : ça avance ?

Si des emplacements vides de commerces et d’autres panneaux les masquant sont encore bien visibles dans la rue des Carmes, le renouveau de cette artère serait bien en marche, assure la mairie d’Orléans. Un magasin très attendu y ouvre même ce samedi…
Gaëla Messerli
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À l’angle de la rue des Carmes et de la rue Stanislas Julien, difficile de ne pas remarquer cette grande cellule vide de toute enseigne. À côté, une enfilade de vitrines donne sur des chantiers encore en cours. Pourtant, dans les mois qui viennent, une demi-douzaine de commerces doivent venir s’y installer, précisent Luc Nantier, adjoint orléanais au commerce, et Laurent Casano, manager de centre-ville dont la mission est, justement, de favoriser l’implantation de nouvelles enseignes à Orléans et dans la métropole. Alors, quid de cette grande vitrine vide qui trône face au magasin Mistigriff et qui doit être « la tête de pont commerciale de la rue des Carmes » ? Le lieu, répond Luc Nantier, « devrait a priori accueillir une grosse « machine », avec un loyer conséquent. Mais on ne s’interdit pas de travailler cette cellule par “séquences” ». La mairie d’Orléans ne souhaitant pas se fermer de portes, elle a prévu de lancer pour cet endroit un appel à projets national d’ici moins d’un mois. Le lieu offrant la possibilité d’un étage, une ou deux propositions peuvent donc y cohabiter. L’appel à projets sera volontairement ouvert, car « de nouveaux concepts émergent depuis le Covid-19, notamment au niveau de grandes enseignes. Avant, on nous parlait de la ville du quart d’heure, maintenant nous sommes sur la ville des cinq minutes. Nous voyons même des hard discounts qui veulent être installés à 10 minutes de chaque client. Il y a aussi l’essor des drives piétons : d’une manière générale, la grande distribution veut revenir dans les centres-villes, notamment parce que des gens, qui viennent revivre en centre-ville, n’ont pas forcément de voiture ». Au sujet de cette grande cellule emblématique du renouveau programmé de la rue des Carmes, la Ville d’Orléans espère pouvoir trancher parmi les projets d’ici la fin d’année.

Cependant, la problématique commerciale de cette rue est aujourd’hui à mettre en lien avec la livraison des nombreux chantiers en cours sur le site de l’ancien hôpital Porte-Madeleine : pas facile d’attirer de nouvelles enseignes dans un quartier qui n’a pas terminé sa mue sur le plan démographique…

Une offre « équilibrée »

« Même si nous pouvons être souples au niveau des loyers, nous ne pouvons pas faire non plus d’exonération pendant dans trois ans ! » indique d’ailleurs Luc Nantier au sujet des cellules qui appartiennent à la mairie ou à la SEMDO (Société d’Économie Mixte pour le Développement Orléanais, voir plus loin). Les commerces qui s’installent aujourd’hui doivent donc être viables et ’’tenir’’ jusqu’à la livraison de la ZAC, d’ici 2025. Sur le plan commercial, « nous avons l’opportunité de construire quelque chose dans le temps. Il va y avoir l’arrivée de la faculté de droit, 4 500 m2 de nouveaux logements… Comme il y a déjà des écoles dans le quartier, l’idée est donc d’avoir, dans cette rue, des propositions accessibles à tous ». En gros, finie l’idée, avancée sous l’ère Carré, de faire de cette rue des Carmes un « petit Marais ». Luc Nantier dit plutôt vouloir faire de cette artère « une rue à part, différente ». Et pas question d’être monothématique : « On a vu ce que cela pouvait donner rue de Bourgogne pendant le Covid-19 et la fermeture des bars… » Pour autant, la restauration ne sera pas bannie de la rue, même « s’il y a une volonté de réguler l’offre. C’est une question d’équilibre ».

Concrètement, après que le restaurant Le MIX a ouvert fin 2021 au 86 rue des Carmes, on peut déjà voir qu’une autre offre alimentaire, Les Becquées, s’implantera bientôt à quelques mètres de là. « Il s’agit d’un concept de boutique autour de l’apéritif, avec boissons, des amuse-bouche et de la charcuterie en vrac », détaille Laurent Casano, le manager de centre-ville. Autre ouverture très récente dans la rue des Carmes : la librairie Jaune Citron, dédiée aux livres d’images, et dont l’inauguration officielle aura lieu ce samedi 11 juin. Ces nouvelles enseignes devraient être rejointes dans les prochains mois par un magasin de vêtements pour femme portant « un concept d’aménagement décalé : il ne s’agira pas d’une franchise mais d’une commerçante innovante qui a une âme de créatrice et qui possède déjà un magasin pour homme… Dans cette boutique atypique, il y aura des produits en grande taille. Cette commerçante veut s’installer rue des Carmes et souhaite utiliser de la chaux au niveau des murs et mettre en valeur les pierres… ». Au numéro 72, une jardinerie urbaine est attendue : « Ce sera une boutique où l’on pourra trouver du terreau en petite quantité. Elle sera tenue par deux associés. L’un d’entre eux, spécialiste de la composition florale, est déjà un artisan de l’atelier Ilu. » Une couturière « faisant des créations pour femme et des retouches » doit également prendre place dans la rue. Même si le bail n’est pas encore signé, un magasin de robes de mariées pourrait aussi émerger.

Pas décideur de tout

Par ailleurs, Luc Nantier rappelle que cinq ou six nouvelles cellules doivent être livrées par la SEMDO en janvier prochain. L’élu en profite d’ailleurs pour rappeler que de façon générale, et dans la rue des Carmes en particulier, la mairie d’Orléans n’a la « main » que sur les locaux lui appartenant… ou sur ceux de la SEMDO. « C’est plus compliqué de faire matcher des emplacements avec des porteurs de projets sur des locaux qui ne nous appartiennent pas, souligne-t-il. Par exemple, dans la rue des Carmes, nous avions un projet de lounge au niveau de l’ancienne pharmacie mais cela n’a pas fonctionné. Pourquoi ? Le bailleur a eu un peu peur du bruit et de la boisson… » À ces aléas particuliers s’ajoute aussi le fait que les banques seraient plus frileuses aujourd’hui à apporter un soutien financier aux porteurs de projet. Voilà qui explique en partie, selon Luc Nantier, la rue des Carmes n’en a pas encore fini avec la commercialisation de ses cellules vides… pour le moment. 

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